Soulagement après la libération du collaborateur de Radio Free Europe, Sazak Dourdymouradov

“Nous sommes soulagés d'apprendre que Sazak Dourdymouradov a recouvré sa liberté et a pu rentrer dans son foyer. Cela signifie surtout la fin des mauvais traitements que ce collaborateur de Radio Free Europe a endurés. Il est urgent que les autorités comprennent que le recours à ces méthodes barbares est intolérable et qu'elles doivent y renoncer sans plus tarder”, a déclaré Reporters sans frontières.

Le 4 juillet 2008, Sazak Dourdymouradov, collaborateur de Radio Free Europe (RFE), a été libéré, après avoir été arrêté le 20 juin par les services secrets, torturé puis interné de force dans un hôpital psychiatrique. “Nous sommes soulagés d'apprendre que Sazak Dourdymouradov a recouvré sa liberté et a pu rentrer dans son foyer. Cela signifie surtout la fin des mauvais traitements que ce collaborateur de Radio Free Europe a endurés. Il est urgent que les autorités comprennent que le recours à ces méthodes barbares est intolérable et qu'elles doivent y renoncer sans plus tarder”, a déclaré Reporters sans frontières. Le 4 juillet, Sazak Durdymouradov, un professeur d'histoire contribuant depuis quelques mois aux programmes de Radio Free Europe, a regagné son domicile de Baharden (à 200 kilomètres à l'ouest de la capitale), où il avait été arrêté par la police secrète (MNB) deux semaines plus tôt. Son retour a été confirmé par ses proches qui ont remercié tous ceux qui se sont mobilisés en faveur de Sazak Dourdymouradov. Le journaliste a été torturé. Il a été violemment battu et on lui a fait subir des électrochocs, dans le but de lui faire signer un document dans lequel il aurait renoncé à collaborer à RFE. Après son arrestation, il a été transféré dans l'établissement psychiatrique punitif Boinuzin, situé à 700 kilomètres environ à l'est d'Achkhabad, où les critiques et les opposants au régime sont emprisonnés. L'hôpital de Boinuzin est décrit par d'anciens prisonniers comme le “goulag turkmène” et qualifié d'”enfer sur terre”. L'arrestation de Sazak Dourdymouradov est survenue alors même que l'Union européenne et le Turkménistan tenaient une série de discussions sur les droits de l'homme à Achkhabad. Depuis plusieurs semaines, on observe un accroisssement des pressions exercées à l'encontre des journalistes indépendants et des critiques du régime. Le Turkménistan figure au 167è rang sur 169 du classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. Son président Gourbangouly Berdymoukhamedov fait partie des prédateurs de la liberté de la presse et des ennemis d'Internet. -------------------------------------------------- 1er juillet 2008 Le journaliste de Radio Free Europe, Sazak Dourdymouradov, interné de force dans un hôpital psychiatrique Le 31 juin 2008, Reporters sans frontières a appris que le collaborateur de Radio Free Europe, Sazak Dourdymouradov (photo), avait été interné de force dans un hôpital psychiatrique de la région de Lebap (est du pays), réputé pour “accueillir” les personnes critiques du régime. Il a été examiné par dix médecins qui ont diagnostiqué une “instabilité mentale”. Au cours de son incarcération, le journaliste aurait subi des électrochocs pour le forcer à signer une lettre dans laquelle il s'engageait à ne plus travailler pour Radio Free Europe. “Nous demandons aux autorités turkmènes de libérer immédiatement Sazak Dourdymouradov. Le recours à l'internement punitif et à la torture sont intolérables. Au vu de ces événements, nous sommes d'autant plus choqués par les déclarations de l'Union européenne, qui, au lendemain du dialogue sur les droits de l'homme avec le Turkménistan, s'est dite optimiste sur l'évolution de la situation”, a déclaré Reporters sans frontières. Le 24 juin, l'Union européenne et le Turkménistan ont entamé à Achkhabad une série de discussions sur les droits de l'homme, alors même que Sazak Dourdymouradov était torturé par la police turkmène. Interrogée par Radio Free Europe, Riina Kionka, la représentante des droits de l'homme au Conseil de l'Union européenne, a justifié l'absence de réaction sur le cas du journaliste : “Cela s'est passé alors même que nous étions en plein dialogue sur les droits de l'homme. Nous ne l'avons appris qu'à notre retour. » Le sommet d'Achkhabad était fermé aux journalistes indépendants. Seuls les médias contrôlés par l'Etat ont été invités. Le Turkménistan figure au 167è rang sur 169 du classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. Son président Gourbangouli Berdymoukhamedov fait partie des prédateurs de la liberté de la presse et des ennemis d'Internet. Lire le précédent communiqué "Un collaborateur de Radio Free Europe arrêté et torturé au moment même où le gouvernement fait des promesses à l'Union européenne" ---------------------------------------------------------------- Sazak Dourdymouradov a rédigé récemment un article pour Mugallymlar Gazeti (Journal des professeurs), un journal local contrôlé par l'Etat, dans lequel il a proposé d'améliorer le système éducatif au Turkménistan. Mais le directeur du journal a refusé de le diffuser. Invité sur le programme « Time and Us » du service turkmène de Radio Free Europe en juin 2008, Sazak Dourdymouradov s'est prononcé sur la question de la liberté d'expression au Turkménistan. "Si l'on pouvait s'exprimer librement, il y aurait eu des réactions de professeurs à la suite de mon article. La réponse que j'ai reçue de Mugallymlar Gazeti le prouve bien. S'il n'est pas possible de publier les opinions des étudiants et professeurs, alors nous n'avons pas besoin de donner d'autres exemples démontrant l'absence de liberté d'expression", a déclaré Sazak Dourdymouradov.
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Updated on 20.01.2016