RSF salue la mémoire d’Asma Jahangir, militante acharnée de la liberté d’informer
C’est avec une profonde tristesse que Reporters sans frontières (RSF) a appris la disparition d’Asma Jahangir, avocate pakistanaise et militante des droits humains pakistanaise. Décédée dimanche 11 février, elle a succombé à l’âge de 66 ans à une crise cardiaque.
Dans son pays, le Pakistan, puis dans le monde entier, elle a dédié sa vie à la défense de la liberté d’informer. Asma Jahangir s’est toujours battue pour la démocratie et ses garants, à commencer par la presse. Emprisonnée à de multiples reprises, violentée et menacée de mort, l’activiste n’a cessé de se battre avec courage et acharnement contre les dictateurs, l’armée et les services secrets pakistanais, y compris lorsqu’elle présida le barreau auprès de la Cour suprême du Pakistan entre 2010 et 2012.
“La disparition d’Asma Jahangir représente une perte tragique pour tout le mouvement des droits humains et les défenseurs de la liberté de la presse, selon Antoine Bernard, directeur général adjoint de RSF. Avec son seul son courage et sa force de conviction, Asma obtenait des avancées spectaculaires, elle forçait l’admiration au Pakistan et dans tous les pays où elle a pu agir. Elle incarnait véritablement l’universalité de notre combat” ajoute-t-il.
“Asma Jahangir était une figure emblématique de la défense des droits humains, dont la liberté de la presse et la liberté d’expression, déclare Iqbal Khattak, représentant de RSF au Pakistan. Sa mort soudaine porte un coup sérieux au combat pour permettre aux populations les plus pauvres du Pakistan de pleinement jouir de ces droits fondamentaux, dans un contexte où les puissantes forces de sécurité et leurs soutiens religieux tentent d'en priver le peuple. Elle incarnait un soutien courageux à la lutte des journalistes pour atteindre la liberté, et demeurera, à ce titre un puissant symbole de liberté.”
Rapporteure spéciale des Nations unies pour le Conseil des droits de l’homme, Asma Jahangir avait en octobre 2017 fermement condamné le harcèlement des journalistes en Iran. Elle fut également la fondatrice de la Commission pakistanaise des droits de l'homme en 1987, dont la liberté de presse et la protection des journalistes figurent parmi ses principaux combats. De nombreux organismes de médias et journalistes pakistanais ont tenu à rendre hommage à cette “icône des droits humains”, sur les réseaux sociaux et dans la presse, au lendemain de l’annonce de son décès. Lauréate de nombreux prix dont le prix Right Livelihood en 2014, la militante pakistanaise restera un emblème de la lutte pour les droits de l’Homme et la démocratie au Pakistan.
RSF s’associe à la douleur des proches de la militante pakistanaise et présente ses condoléances à la Commission pakistanaise des droits de l’Homme.