RSF appelle l'ONU à reconnaître la détention arbitraire d'un caricaturiste chinois

Reporters sans frontières (RSF) a déposé hier une requête auprès du Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire concernant le caricaturiste chinois Jiang Yefei, condamné à six ans et demi de prison pour «subversion du pouvoir d'État».

Reporters sans frontières (RSF) a déposé hier une requête auprès du Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire (UNWGAD) concernant le caricaturiste chinois Jiang Yefei, 50 ans, arrêté en Thaïlande en 2015 et condamné le mois dernier en Chine à six ans et demi de prison pour «subversion du pouvoir d'État» et «franchissement illégal de la frontière». L’objectif est d’obtenir la reconnaissance officielle du caractère arbitraire de sa détention et de permettre à l’ONU d’interpeller publiquement la Thaïlande et la Chine sur le sujet.


“Jiang Yefei n’a rien fait qui puisse justifier sa détention au regard de la constitution chinoise, qui prévoit expressément la liberté de la presse et la liberté d’expression, rappelle Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l’Est de RSF. Rappelant que le caricaturiste bénéficie du  statut de réfugié, accordé par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), il enjoint les autorités chinoises à “le laisser s’installer au Canada avec sa famille, comme il s'apprêtait à le faire lorsqu’il a été indûment arrêté.”


Jiang Yefei, connu pour ses dessins satiriques publiés dans le magazine en ligne américain Boxun, était réfugié en Thaïlande depuis 2008. Le 28 octobre 2015, il avait été arrêté à la demande des autorités chinoises, qui l’avaient ensuite "rapatrié" dans le même avion que l'éditeur suédois Gui Minhai, toujours détenu en Chine sans date de procès et pour lequel RSF a récemment déposé une demande similaire auprès de l’ONU.


La Chine se trouve au 176e rang sur 180 dans le Classement RSF de la liberté de la presse 2018.

Publié le
Mise à jour le 03.09.2018