Reporters sans frontières redoute une répression brutale suite aux émeutes du Xinjiang

Reporters sans frontières est très préoccupée par l’arrestation du fondateur du blog Uyghur Online (www.uighurbiz.cn) Ilham Tohti qui a relayé les informations sur les émeutes qui ont lieu à Urumqi, la capitale de la province du Xinjiang, depuis le 26 juin 2009. Le 7 juillet, il a été arrêté à Pékin. “La répression ne s’arrête pas aux portes du Xinjiang. Les autorités viennent d’arrêter une voix indépendante qui n’a fait que publier des informations sur son blog. Nous pensons que son arrestation est une conséquence directe du rôle qu’il joue au sein de la communauté ouïghoure en Chine et à l’étranger. Nous demandons la libération d’Ilham Tohti, qui peut aider à faire cesser les violences”, a déclaré Reporters sans frontières. Ilham Tohti est professeur d’économie à la Central Nationalities University de Pékin. C’est la troisième fois cette année que son site Internet Uyghur Online est bloqué. En mars et en juin, les autorités chinoises ont fait pression pour qu’il arrête de publier des articles. Ainsi, le 12 mars, Ilham Tohti avait publié l’article suivant : “Que mes lecteurs me pardonnent mais je dois rester silencieux durant quelques temps. Je dois faire face à de nombreuses menaces et pressions. Mais s’il se passe quoi que ce soit, j’appelle mes amis à poursuivre notre combat”. Sur Uyghur Online, Ilham Tohti traitait des questions d’entente entre les Hans et les Ouïghours. En juin, le Bureau de la Sécurité Publique (PSB) avait considéré qu’“en vertu des lois en vigueur en Chine, (les autorités) ne pouvaient tolérer certains sujets de conversation”. Suite aux émeutes survenues le 5 juillet, les dirigeants du Xinjiang ont déclaré à la télévision nationale que les sites Uyghur Online et Diyarim.com étaient deux canaux à travers lesquels les manifestations organisées. Plus d’une cinquantaine de forums Internet et de plateforme de discussion ont été fermés, dont Uyghur Online, ainsi que de nombreux réseaux sociaux (Facebook, Twitter, YouTube, MSN messenger). Pour Reporters sans frontières, il s’agit d’une volonté délibérée d’empêcher les mobilisations de ouïghours et la publication d’informations alternatives à la propagande du gouvernement. Depuis le 5 juillet, les autorités chinoises ont coupé l’accès au réseau dans certains points de la capitale, Urumqi. Les journalistes étrangers et chinois ont accès à la région mais les communications internationales sont brouillées sur les postes fixes comme sur les mobiles. Les informations concernant les émeutes d’Urumqi sont également retirées des réseaux sociaux chinois tels que Youku et Fanfou. Les portails Sina.com, Sohu.com et 163.com sont dépourvus de toute possibilité de réaction en ligne et en directe aux informations
Publié le
Updated on 20.01.2016