Prix RSF 2015 : un des blogueurs éthiopiens de Zone9 interdit de se rendre à la cérémonie

Reporters sans frontières (RSF) est inquiète de l'interdiction de voyager dont a fait l'objet Zelalem Kibret, un des blogueurs éthiopiens du collectif Zone 9, lauréat du Prix RSF 2015 pour la liberté de la presse dans la catégorie journaliste-citoyen. Alors que Zelalem Kibret, membre du collectif de blogueurs Zone 9, s'apprêtait le 16 novembre à s’envoler pour Paris afin de recevoir le Prix RSF 2015 dans la catégorie journaliste-citoyen, les autorités éthiopiennes lui ont confisqué son passeport et lui ont interdit de monter dans l'avion. Les agents de l'immigration ont justifié leur interdiction par le fait qu’il avait fait auparavant l’objet d’une arrestation avec les autres membres du collectif. Pour ces raisons, il ne pouvait quitter le territoire. RSF a tenté à plusieurs reprises d’obtenir plus de précisions de la part des autorités éthiopiennes à Addis Abeba et Paris, sans succès. "Nous sommes surpris et inquiets de cette interdiction qui a été faite à Zelalem Kibret de voyager, déclare Clea Kahn-Sriber, responsable du bureau Afrique de Reporters sans frontières. M. Kibret a été libéré en juillet et aucune restriction de mouvements n’a été faite à son égard. En octobre dernier, le reste du collectif a été blanchi de toutes charges de terrorisme. Nous ne comprenons pas pourquoi le passeport de Zelalem Kibret lui a été confisqué. Nous demandons aux autorités compétentes de rétablir au plus vite M. Kibret dans ses droits". Convoqué à la police le lendemain, le blogueur a appris qu’une enquête était en cours et que son passeport ne lui serait rendu qu'à l'issue de celle-ci. Six des blogueurs de Zone 9 avaient été arrêtés en avril 2014, accusés de terrorisme. Après 15 mois en prison, deux d'entre eux, dont Zelalem Kibret, ont été libérés en juillet 2015 sur ordre du ministre de la Justice. Trois mois plus tard, les quatre autres étaient acquittés de toute accusation de terrorisme et libérés également. Soleyana Gebremicheal, la co-fondatrice du groupe, en exil, était aussi lavée de toute accusation. C’est cette dernière qui a représenté le collectif lors de la cérémonie de remise des prix le 17 novembre à Strasbourg dans une vidéo enregistrée depuis Washington. L’Ethiopie est classée au 142ème rang sur 180 pays dans l’édition 2015 du Classement de la liberté de la presse établi par RSF. Pour plus d’information sur l’Ethiopie, cliquez ici.
Publié le
Mise à jour le 19.08.2016