Le reporter indien Pawan Jaiswal accusé de crime pour un reportage dans une école

Reporters sans frontières (RSF) dénonce avec la plus grande fermeté la plainte déposée par les autorités de l’Etat de l’Uttar Pradesh contre ce journaliste basé dans une zone rurale du nord de l’Inde, et demande son annulation immédiate.

“Conspiration criminelle” et diffamation… Ce sont les chefs d’accusation retenus contre Pawan Jaiswal, reporter au quotidien hindiphone le Jansandesh Times, d’après la plainte déposée le 2 septembre par le ministère de l’Éducation de l’Etat de l’Uttar Pradesh, dans le nord de l’Inde. L’objet de cette “conspiration” est un reportage vidéo du journaliste où l’on voit des écoliers du district de Mirzapur devoir se contenter, pour leur déjeuner, d’un régime strict de “roti + namak” (pain et sel, en hindi).

 

Dans une autre vidéo publiée hier, lundi 2 septembre, Pawan Jaiswal explique qu’il avait été alerté de ces négligences par un officiel local et qu’il avait informé la direction de l’école de sa venue. Alors qu’une enquête judiciaire a confirmé les faits reportés et conduit au renvoi de deux employés de l’école, le gouvernement a maintenu sa plainte contre le reporter, ce qui autorise la police à le placer en détention du jour au lendemain.

 

“Nous appelons les autorités de l’Uttar Pradesh, à commencer par son Premier ministre Yogi Adityanath, à abandonner immédiatement les poursuites contre Pawan Jaiswal, qui n’a fait que son travail de journaliste, déclare Daniel Bastard, responsable du bureau Asie-Pacifique de RSF. Il s’agit clairement d’une intimidation contre un reporter qui a soulevé une question d’intérêt public. L’accuser de ‘conspiration criminelle’ relève de l’indécence.”

 

Plusieurs confrères de Pawan Jaiswal se sont réunis à Mirzapur, ce matin mardi 3 septembre, pour témoigner de leur solidarité.

 

L’Inde se situe à la 140e place sur 180 dans le Classement mondial de la liberté de la presse de RSF 2019.

Publié le
Updated on 03.09.2019