Le cyberdissident Xu Zhiyong condamné à quatre ans de prison

Le tribunal intermédiaire numéro 1 de Pékin a condamné le dimanche 26 janvier 2014 le cyberdissident Xu Zhiyong à quatre ans de prison pour “rassemblement d’une foule dans le but de troubler l’ordre public”. “Nous condamnons avec la plus grande fermeté la peine prononcée et le contexte dans lequel s’est déroulé le procès. Les autorités judiciaires ont bafoué de nombreuses règles de droit, y compris celle du droit à la défense. Cette parodie de justice est regrettable et confirme que le régime n’a que faire des conventions internationales. Nous appelons à la libération immédiate de Xu Zhiyong”, déclare Benjamin Ismaïl, responsable du bureau Asie Pacifique. Xu Zhiyong, qui risquait jusqu’à cinq ans de prison, ainsi que son avocat, Zhang Qingfang ont choisi de garder le silence tout au long du procès. L’accusé a seulement consenti à s’exprimer en lisant une déclaration finale intitulée “Au nom de la liberté, de la justice et de l'amour”, mais le juge lui a coupé la parole au bout de cinq minutes. Par ailleurs, la défense n’a été autorisée à faire venir aucun des 68 témoins qu’elle avait sollicités à la barre. Les diplomates étrangers n’ont pu assister au jugement, alors qu’à l’extérieur du tribunal, les journalistes ont été empêchés de filmer, brutalisés et contraints de quitter les lieux. Au lendemain de ce jugement, ce sont ouverts les procès d’autres membres du Mouvement des nouveaux citoyens, dont Xu Zhiyong est le fondateur: Ding Jiaxi, Li Wei, Zhang Baocheng et Yuan Dong. En marge de ces procès, un journaliste de l’AFP a été embarqué de force dans un taxi par un policier. Dans ce mouvement assumé de censure et de répression, les autorités ont procédé ce dimanche à l’arrestation à son domicile à Pékin de l’éminent blogueur et dissident Hu Jia. Ce dernier, soupçonné d’avoir “provoqué des troubles” (picking quarrels and provoking troubles), a passé environ plusieurs heures en détention. “Le mouvement des nouveaux citoyens ne va pas disparaître à cause de la répression. Nous allons continuer à manifester pour que les officiels du Parti communiste rendent public leur patrimoine, et pour que nos membres arrêtés soient remis en liberté. Les arrestations par la police politique du Parti des membres du Mouvement des nouveaux citoyens constituent des atteintes aux libertés civiles. Xu Zhiyong et les autres sont innocents, les véritables coupables sont les membres de l’appareil judiciaire du Parti communiste”, a déclaré Hu Jia à Reporters sans frontières. La Chine occupe la 173ème position sur 179 dans le classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
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Mise à jour le 20.01.2016