L’armée birmane doit cesser le harcèlement judiciaire contre la presse

Reporters sans frontières (RSF) demande à l’armée birmane de retirer sa plainte contre les deux journalistes de The Voice Daily, accusés de diffamation après un article satirique. L’organisation exhorte également les autorités à amender la loi de 2013 sur les télécommunications.

Mercredi 17 mai, l’armée birmane a déposé une plainte contre Kyaw Min Swe et British Ko Ko Maung, respectivement rédacteur en chef et chroniqueur pour The Voice Daily, pour diffamation en vertu de la section 66(d) de la loi sur les télécommunications. Les deux journalistes auraient, selon les militaires, porté atteinte à la dignité de l’armée en publiant une satire d’un film de propagande intitulé “Union Oath”.


En Birmanie, l’armée n’accepte aucune critique et n’hésite pas à porter plainte, en recourant à la loi sur les télécommunications, dès lors que les journalistes traitent de sujets critiques les concernant. Ce harcèlement régulier contraint souvent les journalistes locaux à l’autocensure.


La loi sur les télécommunications punit jusqu’à trois ans d’emprisonnement “l’extorsion, la coercition, la diffamation, l’influence illégitime, la gêne, la menace de tout individu au moyen des réseaux de télécommunications”. Cinquante-quatre personnes ont déjà été accusées de diffamation en vertu de la section 66(d) sous le nouveau gouvernement, sept d’entre elles ont été condamnées à des peines de prison.


En octobre 2016, Myo Yan Naung Thein, activiste pour les droits de l’homme et membre de la LND, avait été emprisonné et reconnu coupable de diffamation après avoir critiqué le chef des armées.


Le pays se situe à la 131ème place du Classement mondial pour la liberté de la presse 2017.

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Mise à jour le 23.08.2019