Déjà un an de détention pour Igor Roudnikov en Russie : RSF saisit les Nations unies

Mise à jour : RSF a finalement renoncé à saisir le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, pour ne pas nuire à d'autres recours déposés par la défense.



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Cela fait un an, ce 1er novembre 2018, que le journaliste russe indépendant Igor Roudnikov est en détention provisoire. Reporters sans frontières (RSF) réclame sa libération immédiate et saisit les Nations unies.


Derrière les barreaux depuis un an, Igor Roudnikov attend toujours son procès. La détention provisoire du célèbre journaliste de Kaliningrad, à l’extrême ouest de la Russie, a encore été prolongée de six mois le 26 septembre. Reporters sans frontières (RSF), qui dénonce des accusations montées de toutes pièces, va saisir l’ONU pour faire reconnaître le caractère arbitraire de son emprisonnement.


“Un an après son arrestation, il est grand temps de mettre un terme à l’injustice dont est victime Igor Roudnikov, déclare le responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de RSF, Johann Bihr. L’acharnement dont font l’objet le journaliste et ses collègues est exemplaire de la reprise en main des médias indépendants en Russie. Nous appelons l’ONU à exiger sa libération immédiate et inconditionnelle.”


Réputé pour ses investigations sans concession, qui lui ont coûté deux tentatives de meurtre et de nombreuses poursuites judiciaires, Igor Roudnikov a été arrêté le 1er novembre 2017. Malgré une vidéo montrant des agents du FSB (services secrets russes) assurer à leur supérieur qu’ils avaient bien frappé le journaliste, aucune enquête n’a été diligentée sur les violences subies lors de son arrestation. Harcelé de toutes part, son journal Novye Kolesa, le principal titre indépendant de la région, a été contraint de mettre la clef sous la porte en avril.


Contre toute évidence, Igor Roudnikov est accusé “d’extorsion de fonds” à l’encontre du général Viktor Ledenev, haut responsable local des forces de l’ordre, sur lequel il enquêtait. L’absence totale de preuves matérielles et les nombreux vices de procédure dénoncés par les avocats du journaliste renforcent la thèse d’un règlement de comptes politique.


Face à l’absence de progrès dans le dossier depuis un an, RSF saisit le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, organe du Conseil des droits de l’homme compétent pour évaluer la conformité au droit international d’une mesure de détention. RSF appelle l’ONU à reconnaître officiellement le caractère arbitraire de l’emprisonnement d’Igor Roudnikov et à interpeller les autorités russes à ce sujet.


La Russie occupe la 148e place sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2018, publié par RSF.

Publié le
Mise à jour le 13.03.2019