Coronavirus : RSF appelle la Chine à libérer tous les journalistes détenus

Alors qu’on ne peut exclure une résurgence de l’épidémie de coronavirus et son extension aux prisons chinoises, notoirement insalubres et surpeuplées, Reporters sans frontières (RSF) appelle Pékin à libérer tous les journalistes détenus.

Le mercredi 25 mars, les autorités australiennes ont demandé à la Chine d’annuler la condamnation du célèbre écrivain et blogueur Yang Hengjun pour « espionnage », arguant de de son état de santé précaire incompatible avec une détention. RSF s’associe à cette requête et appelle Pékin à étendre cette mesure de clémence à tous les journalistes, commentateurs politiques, blogueurs et éditeurs détenus, et à les libérer immédiatement.


« Bien que Pékin assure que l’épidémie est sous contrôle, nul ne peut être sûr que c’est effectivement le cas et que le virus ne se répandra pas dans les prisons, qui sont notoirement insalubres et surpeuplées, constate Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l’Est de Reporters sans frontières (RSF). L’état de santé des journalistes détenus, déjà fragilisés par les conditions de détention, les mauvais traitements et l’absence de soins, ne leur donnerait aucune chance de survie en cas de contamination. »


La Chine est la plus grande prison au monde pour les journalistes avec au moins 108 détenus selon le décompte effectué par RSF. Certains, comme le journaliste d’investigation et double prix RSF Huang Qi, l’éditeur suédois d’origine chinoise Gui Minhai et les journalistes ouïghours Ilham Tohti et Gulmira Imin, sont maintenus en détention en dépit de graves problèmes de santé qui font craindre pour leur vie s’ils ne sont pas immédiatement libérés.


La Chine se situe au 177e rang sur 180 dans le Classement mondial RSF de la liberté de la presse 2019.

Publié le
Mise à jour le 26.03.2020