Chine : une célèbre blogueuse condamnée à 4 ans de prison pour avoir critiqué le Parti communiste

Reporters sans frontières (RSF) appelle Pékin à libérer Liu Yanli, une blogueuse renommée récemment condamnée à quatre ans de prison pour ses commentaires en ligne sur les dirigeants chinois.

La blogueuse Liu Yanli, 45 ans, a été condamnée le 24 avril à quatre ans de prison par le tribunal du district de Dongbao dans la ville de Jingmen (province du Hubei), sous le chef d’accusation d’avoir « attisé des querelles et provoqué des troubles ».


Le tribunal a considéré dans son verdict que les 28 articles publiés par la blogueuse à propos du président chinois Xi Jinping, de l'ancien Premier ministre Zhou Enlai et du président Mao Zedong « insultent et attaquent le Parti communiste chinois et ses dirigeants », « répandent des informations mensongères », « spéculent malicieusement sur des sujets d'actualité » et « créent des troubles perturbant l’ordre public ».


« La liberté de la presse étant en principe garantie par l’article 35 de la constitution chinoise, Liu Yanli avait parfaitement le droit de commenter la politique chinoise sur son blog et n'aurait jamais dû être inquiétée pour cela », insiste Cédric Alviani, chef du bureau Asie de l'Est de Reporters sans frontière (RSF), qui appelle Pékin à « libérer immédiatement Liu Yanli ainsi que tous les autres journalistes et commentateurs détenus en Chine. »


Liu Yanli, une employée de banque devenue célèbre en tant que blogueuse et écrivaine, a reçu ces dernières années deux récompenses pour son engagement pour la liberté d'expression : le prix Lin Zhao Memorial de l’ONG Independent Chinese PEN Center en 2018 et le prix Yu Zhijian Memorial de l’ONG Humanitarian China en 2019.


Depuis 2016, la blogueuse chinoise a été arrêtée et libérée à plusieurs reprises. Elle a notamment effectué un séjour en « résidence surveillée dans un lieu désigné » (RSDL), un euphémisme qui désigne les « prisons noires » chinoises dans lesquelles les détenus sont privés de leurs droits et peuvent être victimes de tortures.


La Chine se situe au 177e rang sur 180 pays dans le Classement mondial RSF de la liberté de la presse 2020.

Publié le
Updated on 27.05.2020