Chine : un journaliste anticorruption condamné à cinq ans de prison

Reporters sans frontières (RSF) demande la libération de Li Xinde, un journaliste d'investigation réputé récemment condamné à cinq ans de prison pour avoir publié dans son média en ligne des reportages sur la corruption en Chine.


Le journaliste d’investigation Li Xinde, 61 ans, fondateur du site d’information anti-corruption China Public Opinion Surveillance Net créé en 2003 et depuis définitivement fermé, a été condamné à cinq ans de prison le 7 janvier 2021 par le tribunal municipal de la ville de Pizhou, dans la province du Jiangsu (Est) après 15 mois de détention. Son fils Li Chao, 36 ans, a pour sa part été condamné à un an de prison sous le même chef d’accusation d’« activité commerciale illégale ».


« Enquêter sur la corruption n'est pas un crime et Li Xinde n'aurait jamais dû être arrêté, encore moins être condamné à une peine aussi sévère », s’indigne Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l’Est de Reporters sans frontières (RSF), qui dénonce une « parodie de la justice » et appelle à « la libération immédiate de Li Xinde et de tous les autres défenseurs de la liberté de la presse détenus en Chine ».


Ces dernières semaines, le régime a condamné deux autres journalistes indépendants à de lourdes peines de prison. Le 28 décembre, l'avocate devenue journaliste Zhang Zhan, 37 ans, a été condamnée à quatre ans de prison pour avoir couvert l’épidémie de Covid-19 en février dernier à Wuhan. Le 8 janvier, Zhang Jialong, 32 ans, un ancien journaliste des magazines Caijing et Tencent Finance, a été condamné à un an et demi de prison pour avoir « attisé des querelles et provoqué des troubles », après plus de 17 mois de détention.


La Chine est la plus grande prison au monde pour les journalistes avec au moins 121 détenus selon le dernier décompte effectué par RSF et stagne au 177e rang sur 180 pays dans le Classement mondial RSF de la liberté de la presse 2020.

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Updated on 25.01.2021