Chine : un commentateur politique condamné à huit mois de prison

Reporters sans frontières (RSF) appelle le régime chinois à libérer Qiu Ziming, un commentateur politique chinois condamné le 31 mai à huit mois de prison pour avoir publiquement douté de la transparence du gouvernement à propos d’un affrontement entre militaires à la frontière entre l’Inde et la Chine.

Le commentateur politique et ancien journaliste Qiu Ziming a été condamné, le 31 mai 2021, à huit mois de prison pour « diffamation des héros et des martyrs » après avoir publiquement douté de la transparence du gouvernement à propos d’un affrontement entre militaires à la frontière entre l’Inde et la Chine en juin dernier. Le tribunal populaire de Nankin l’a aussi obligé à présenter des excuses publiques dans les grands médias et sites d’informations chinois.


« En questionnant le narratif du gouvernement, Qiu Ziming n’a fait que son travail de journaliste et n’aurait jamais dû être arrêté, encore moins condamné à une peine de prison », s’indigne Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l'Est de Reporters sans frontières (RSF), qui appelle à « sa libération immédiate ainsi que celle de tous les autres journalistes et défenseurs de la liberté de la presse détenus. »


Qiu Ziming, 38 ans, un ancien journaliste pour l’hebdomadaire The Economic Observer qui compte plus de 2,5 millions d'abonnés sur le réseau social Sina Weibo, est la première personne à être condamnée pour « diffamation des héros et des martyrs », une nouvelle disposition du droit criminel chinois entrée en vigueur en mars 2021 et qui interdit toute remise en question du narratif officiel sur les questions historiques.


La Chine, plus grande prison au monde pour les journalistes avec au moins 115 d’entre-eux détenus dans des conditions qui laissent souvent craindre pour leur vie, stagne au 177e rang sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2021.

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Mise à jour le 02.06.2021