Chine: RSF appelle à la libération du photojournaliste Lu Guang

Reporters sans frontières (RSF) exige la libération immédiate du célèbre photojournaliste chinois Lu Guang, disparu le 3 novembre dans le Xinjiang.

Lu Guang, photojournaliste chinois basé à New York, s’était rendu le 23 octobre dernier à Urumqi, capitale de la province du Xinjiang (nord-ouest), pour rencontrer des photographes locaux. Son épouse a perdu contact avec lui dans la soirée du 3 novembre, et a appris quelques jours plus tard qu’il avait été arrêté par les forces de sécurité chinoises, bien qu'aucune confirmation officielle n'ait été donnée.


Détenteur d'une carte de résident permanent des États-Unis, il se rend fréquemment en Chine pour des projets photographiques liés aux questions sociales, environnementales et de santé publique dans le pays. Ses portraits de «villages du sida» dans la province centrale du Henan en Chine lui ont permis de remporter le prix World Press Photo en 2004, un exploit qu’il a renouvelé en 2011 et 2015.


« Nous demandons aux autorités chinoises de faire toute la lumière sur le sort de Lu Guang », déclare Cédric Alviani, directeur du Bureau Asie de l’Est de Reporters sans frontières (RSF), qui rappelle « qu’il est de la responsabilité de l’État chinois d’assurer la libre circulation et la sécurité des journaliste, y compris dans la province du Xinjiang. »


Environ un million de musulmans, pour la plupart d'ethnie ouïghoure, seraient détenus sans procès dans des camps de rééducation de cette province, dont de nombreux journalistes et leurs familles. Le journaliste-citoyen Ilham Tohti, récipiendaire du prix Sakharov et fondateur du site Uyghur Online, a notamment été condamné à la prison à vie en 2014.


La Chine est une des plus grandes prisons du monde avec plus de 60 journalistes professionnels et non-professionnels derrière les barreaux. Dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2018 publié par RSF, le pays stagne au 176e rang sur 180.

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Updated on 29.11.2018