Chine : détenus à l’isolement pour avoir combattu la censure

Reporters sans frontières (RSF) appelle Pékin à libérer trois défenseurs de la liberté de la presse détenus à l’isolement depuis le 19 avril pour avoir remis en ligne des articles de presse censurés par le régime sur une plateforme open-source.

Trois défenseurs de la liberté de la presse, Cai Wei, 27 ans, Tang, 30 ans et Chen Mei, 27 ans, ont été arrêtés à Pékin le 19 avril pour avoir remis en ligne sur la plateforme open-source GitHub des articles de presse et des entretiens traitant notamment de la pandémie de coronavirus. Tous participaient au projet collaboratif Terminus2049, lancé en 2018, qui vise à contourner la censure en rendant accessibles des articles de presse et des commentaires bannis par le régime.


Cai Wei, diplômé de l’Université Tsinghua, Tang, diplômée de l’Université de Pékin, et Chen Mei, diplômé de l’Université d’agriculture de Chine du Sud, sont actuellement détenus sous le régime dit de « résidence surveillée dans un lieu désigné » (RSDL), un euphémisme qui désigne les « prisons noires » chinoises, sous la vague accusation d’avoir « attisé des querelles et provoqué des troubles ». 


« Permettre au public d'accéder à des informations qui peuvent être vitales pour leur santé ne peut être considéré comme un crime, insiste Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l’Est de Reporters sans frontières (RSF), qui appelle Pékin « à libérer immédiatement ces trois défenseurs d’une information libre ».


Depuis le début de la crise du coronavirus, les autorités chinoises mettent tout en oeuvre pour imposer leur narratif en censurant les médias et les réseaux sociaux, en dénigrant les journalistes étrangers et en diffusant des fausses nouvelles.


La Chine, plus grande prison au monde pour les journalistes avec au moins 112 détenus, se situe au 177e rang sur 180 pays dans le Classement mondial RSF de la liberté de la presse 2020.

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Mise à jour le 11.05.2020