Chine: déjà quatre ans de détention pour le journaliste-citoyen Ilham Tohti
A l’occasion du 4e anniversaire de son arrestation, RSF appelle à ne pas oublier Ilham Tohti, fondateur du site d’information Uighur Online, condamné à la prison à vie pour ses écrits.
Il y a quatre ans, le 15 janvier 2014, les autorités chinoises fermaient le site d’information Uighur Online (Uighurbiz) et procédaient à l’arrestation de ses collaborateurs. Quelques mois plus tard, au terme d’un procès à huis clos, le tribunal d’Urumqi dans la province du Xinjiang (Ouest) a condamné à la prison à vie le fondateur du site, Ilham Tohti, aujourd'hui âgé de 48 ans, professeur d’économie à l’Université Centrale des Minorités de Pékin, sous l’accusation de “séparatisme”.
‘La situation d’Ilham Tohti, condamné à passer le reste de sa vie en prison pour avoir dirigé un site d’information, est caractéristique des violations massives des droits humains perpétrées sous le régime du président Xi Jinping”, s’indigne Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l’Est de Reporters sans frontières (RSF), qui note que “le journaliste-citoyen n’appelait pas au séparatisme, mais au dialogue pour une résolution pacifique des problèmes de sa communauté.” En septembre 2016, le Parlement européen l'avait d'ailleurs nominé pour le prix Sakharov pour la liberté de l’esprit.
La famille du journaliste-citoyen, qui avait pu lui rendre visite en juillet 2016, l’avait décrit très amaigri et disait craindre pour sa santé. RSF partage cette inquiétude: l’an dernier, le prix Nobel de la paix Liu Xiaobo et le blogueur Yang Tongyan, deux grands défenseurs de la liberté d’information, sont morts des suites de privations de soins en détention. D’autres prisonniers chinois emblématiques tels Liu Xia, la veuve de Liu Xiaobo, le journaliste et prix RSF Huang Qi ou le blogueur Wu Gan, risquent de subir le même sort.