Algérie : RSF soutient Merzoug Touati en grève de la faim pour protester contre sa condamnation
Le blogueur algérien Merzoug Touati observe une grève de la faim pour protester contre sa condamnation en appel à sept ans de prison ferme pour « intelligence avec une puissance étrangère » et « incitation à la rébellion ». Reporters sans frontières (RSF) demande que son cas soit ré-examiné dans les plus brefs délais.
Cela va faire 10 jours que Merzoug Touati a cessé de s’alimenter. Depuis le 8 juillet 2018, le blogueur algérien est en grève de la faim pour protester contre sa condamnation qu’il juge injuste. Merzoug Touati réclame l’annulation de sa peine, sa libération ainsi que l’abandon des poursuites judiciaires dont il fait l’objet.
Merzoug Touati a initialement été condamné à dix ans de prison ferme et 50 000 dinars algériens d’amende (360 €) pour «intelligence avec une puissance étrangère» et «incitation à la rébellion». Fin juin 2018, sa peine a été réduite en appel à sept ans de prison.
Au début de l’année dernière, Merzoug Touati avait publié sur les réseaux sociaux un entretien skype qu’il avait eu avec un individu qui se présentait comme un diplomate israélien. Ce dernier affirmait qu’un bureau de liaison israélien avait existé à Alger dans les années 90. La diffusion de cette information lui a valu d’être arrêté le 17 janvier 2017.
“RSF n’a eu de cesse de dénoncer le traitement réservé à Merzoug Touati et la disproportion de la peine dont il fait l’objet, déclare le directeur du bureau Afrique du Nord de RSF, Souhaieb Khayati. C’est contre cette même peine que Merzoug Touati proteste aujourd’hui au péril de sa vie. RSF rappelle que les autorités algériennes sont responsables de la vie de Merzoug Touati et demande à la justice de réexaminer au plus vite le cas de ce blogueur injustement puni pour avoir exercé son droit à informer.”
Depuis le début de son incarcération, Merzoug Touati a déjà mené plusieurs grèves de la faim, à chaque fois dans le but de dénoncer sa détention puis sa condamnation.
L’Algérie est 136e sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse de RSF en 2018.