Affaire Hrant Dink : deux gendarmes de Trabzon seront jugés pour “abus de pouvoir”

Le 8 novembre 2007, la presse turque a fait état de la mise en examen de deux officiers de la gendarmerie de Trabzon (Nord-Est), d'où sont originaires la plupart des accusés dans le procès des assassins du journaliste d'origine arménienne, Hrant Dink. Le procureur de Trabzon a mis en accusation pour “abus de pouvoir”, Veysel Sahin et un autre officier - dont on ne connaît pour l'instant que les initiales, O. S. -, en vertu de l'article 257.2 du code pénal. Ils doivent comparaître prochainement devant le tribunal de police de la ville, où ils devront répondre de leur absence de réaction alors qu'ils avaient eu connaissance de projets d'assassinat contre le directeur de publication de l'hebdomadaire Agos. Les deux hommes risquent de six mois à deux ans de prison. Veysel Sahin figure sur la liste des témoins dans le procès des assassins présumés de Hrant Dink. Lors de la deuxième audience, le 1er octobre, les avocats de la famille Dink avaient demandé qu'il soit entendu ultérieurement. Cette décision signifie que six autres membres des forces de l'ordre de Trabzon ne seront pas poursuivis. Parmi ceux ayant eu connaissance de préparatifs en cours pour assassiner le journaliste figure Muhittin Zenit, dont la conversation avec Erhan Tuncel, l'un des organisateurs de l'assassinat, a été enregistrée. Un avocat de la famille Dink, Erdal Dogan, a fait savoir que celle-ci n'avait pas été informée de ces poursuites. La prochaine audience du procès des assassins présumés de Hrant Dink est fixée au 11 février 2008. Le 19 janvier 2007, Hrant Dink, journaliste et chroniqueur, a été assassiné de plusieurs balles, vers 14 heures, devant les locaux de l'hebdomaire bilingue arménien-turc Agos dont il était le directeur de publication. Il avait été poursuivi à plusieurs reprises par la justice pour avoir évoqué les massacres d'Arméniens survenus en 1915. En 2005, il avait été condamné à six mois de prison avec sursis. Il encourait désormais jusqu'à trois ans de prison pour avoir qualifié à nouveau de "génocide" les massacres de 1915, dans un entretien avec l'agence Reuters. Le 2 juillet, le procès de ses assasins présumés s'est ouvert à Istanbul.
Publié le
Updated on 20.01.2016