Abandon des charges contre Aseem Trivedi

Le 12 octobre 2012, le gouvernement de l’Etat de Maharashtra (Ouest), a abandonné (voir ci-dessous) les poursuites engagées contre Aseem Trivedi, célèbre caricaturiste indien. Reporters sans frontières salue cette décision, qu’elle réclamait depuis le début de l’affaire. “Nous sommes satisfaits de cette bonne nouvelle pour la liberté d’expression en Inde. Cependant, nous rappelons que les lois régissant la sédition et protégeant le drapeau national indien doivent être révisées et actualisées”, a déclaré l’organisation. La Haute cour de Bombay avait déclaré que les allégations de sédition étaient “clairement” injustifiées. ___________________ 13/09/2012: “Les charges contre Aseem Trivedi doivent être abandonnées” Le 12 septembre 2012, le caricaturiste, Aseem Trivedi a été libéré sous caution par la Haute Cour de Bombay suite à son arrestation, le 8 septembre 2012, pour “sédition” suite à l’utilisation de ses caricatures lors d’une manifestation anti-corruption à Bombay en 2011, et à leur publication sur Internet. Reporters sans frontières salue cette remise en liberté du caricaturiste mais appelle le ministre de l’Intérieur de l’Etat de Maharashtra (Ouest) , R. R Patel, à abandonner définitivement les poursuites judiciaires engagées contre l’artiste. Le code pénal , la loi sur les emblèmes nationales, la loi sur les technologies de l’information et la Constitution ne sauraient être utilisés comme prétexte pour entraver la liberté d’expression mais devraient, au contraire, en être le fer de lance. Les lois régissant la sédition et protégeant le drapeau national indien doivent être révisées et actualisées. Après quatre jours de détention, Aseem Trivedi a été libéré, le 12 septembre 2012, moyennant le paiement d’un caution d’un montant de 5 000 roupies (70 euros) à la suite d’une décision de la Haute Cour de Bombay. Plus tôt il avait refusé de payer la caution tant que les charges qui pesaient contre lui ne seraient pas levées. Les autorités locales ont assuré qu’elles seraient réexaminées. Le caricaturiste encoure une peine de prison à perpétuité. Le dessinateur ne renonce pas à son combat: “J’ai recouvré la liberté mais la bataille continue. Tant que des droits seront bafoués, notre lutte se poursuivra” a-t-il déclaré à sa sortie de prison. _____ 10/09/2012: Arrestation d’un caricaturiste poursuivi pour “sédition” Reporters sans frontières dénonce vivement l’arrestation, le 8 septembre 2012, du caricaturiste Aseem Trivedi par la police à Bombay. Il est poursuivi pour “sédition” suite à la publication, sur son site, de caricatures dénonçant la corruption du gouvernement. L'organisation appelle à sa libération immédiate et inconditionnelle. “Les poursuites contre ce caricaturiste ainsi que son placement en détention constituent des violations flagrantes de la liberté d’expression et d’information par les autorités indiennes”, a déclaré l’organisation. Cette arrestation intervient suite au dépôt d’une plainte contre Assem Trivedi, le 30 janvier 2012, sur le code pénal indien, la loi sur les emblèmes nationales et la loi sur les technologies de l’information, après que des caricatures de l’artiste aient été brandies lors d’une manifestation anti-corruption à Bombay en 2011. Apprenant qu’un mandat d’arrêt avait été émis, le dessinateur était entré dans la clandestinité. Toutefois, les forces de sécurité ont appris, il y a environ deux semaines, que le caricaturiste se cachait dans le quartier d’Unnao à Uttar Pradesh (État du nord de l’Inde). Le 9 septembre, la cour de Bombay a donc décidé de son placement en détention, sans possibilité de libération sous caution, et ce jusqu’au 16 septembre, en vertu des lois sur la sédition et les technologies de l’information. Son avocat, Maître Mahesh Jethmalani, dénonce une “arrestation ridicule et une restriction de la liberté d’expression”. Malgré ces accusations, Aseem Trivedi maintient sa position “Si dire la vérité fait de moi un traître, alors j’en suis un” et ajoute “Si je suis détenu pour sédition pour avoir rendu service à la nation alors je continuerai à le faire”. Reporters sans frontières rappelle qu’en août 2012, les autorités indiennes ont renforcé leur censure du Net, suite à de violents troubles ethniques, en ordonnant aux fournisseurs d’accès à Internet de bloquer l’accès à plus de 300 contenus en ligne. L’Inde figure parmi sur la liste des “pays sous surveillance” dans le dernier rapport de Reporters sans frontières sur les Ennemis d’Internet publié en mars 2012.
Publié le
Mise à jour le 20.01.2016