Acquittement du journaliste Hojatullah Mujadadi
Organisation :
Reporters sans frontières salue, la libération de Hojatullah Mujadadi, journaliste afghan, directeur de Radio Kapisa FM et ancien journaliste de la Radio nationale, arrêté par les services secrets afghans le 18 septembre 2010, a été acquitté le 19 janvier 2011, au terme de deux jours de procès. Il avait été accusé à tort de complicité avec des groupes insurgés.
L’organisation dénonce néanmoins la détention de Mujadadi qui, malgré son innocence, a duré quatre mois.
Quelques heures après sa libération, Mujadadi s’est confié à Reporters sans frontières : “La vie en prison était dure, mais je suis en bonne santé. Avec tout ce qui s’est passé, je crois de plus en plus à mon métier de journaliste. Je remercie toutes les organisations de défense de la liberté d’expression en Afghanistan et à l’étranger. Ma libération est le fruit de la solidarité.”
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Détention de Hojatullah Mujadadi : une affaire montée de toutes pièces par la NDS et des politiciens de Kapisa
03-11-2010 Reporters sans frontières réitère sa demande de libération de Hojatullah Mujadadi, le seul journaliste emprisonné en Afghanistan. Selon les nouveaux éléments recueillis par l’organisation, son arrestation par les services secrets afghans (National Directorate of Security - NDS) repose sur les confessions arrachées par la force à un dénommé Veiss, opposant à l'ancien gouverneur de Kapisa, Ghulam Ghawis Abubaker, et à son gendre, Mohammad Eghbal Safi, récemment réélu à l'Assemblée nationale (Wolesi Jirga). Selon la NDS, ce jeune homme, Veiss, accusé de préparer un attentat suicide à Kapisa, aurait avoué l'implication de Hojatullah Mujadadi dans ce projet. En réalité, Veiss n'est absolument pas un insurgé mais le conseiller d'un candidat opposant à la famille de l'ancien gouverneur et un jeune champion d’échecs. "Il a été obligé par la force de faire des aveux et accuser Hojatullah Mujadadi", a précisé un proche du journaliste. Le mois précédant son arrestation, Hojatullah Mujadadi a été contraint de démissionner de son poste de directeur du bureau de la radiotélévision nationale (RTA) en Kapisa. Selon l'un de ses collègues, "malgré l’insistance du gouverneur de Kapisa, Gholam Ghoss Abobaker, il s'était opposé à l’installation d'équipements militaires à l'intérieur de l'édifice de la RTA". Au cours des derniers mois, le journaliste a été plusieurs fois menacé par Gholam Ghoss Abobaker, un homme politique influent, proche de la présidence. Hojatullah Mujadadi avait également été en conflit avec Mohammad Eghbal Safi, un élu de Kapisa et gendre de l'ex-gouverneur. La réélection de Mohammad Eghbal Safi à la Wolesi Jirga, a été contestée pour des fraudes. Reporters sans frontières dénonce l'attitude de la NDS qui, en plus d'arrêter arbitrairement un journaliste sur la base d'aveux extorqués par la force, viole la loi afghane. Selon la loi, après trois jours de détention provisoire, un suspect doit être présenté au bureau du procureur et ce dernier peut décider de le maintenir en détention pour 15 jours supplémentaires, renouvelable une fois, pour les besoins de l'enquête. Seules les affaires de terrorisme n'imposent aucune limite à la NDS. Reporters sans frontières a nominé Hojatullah Mujadadi pour son prix de la liberté de la presse 2010. L’arrestation de Hojatullah Mujadadi a augmenté le climat d’insécurité pour les journalistes installés dans les régions au nord de Kaboul. Contacté par Reporters sans frontières, Ahmad Hanai, le président de l’Association des journalistes des provinces au nord de Kaboul, a déclaré être inquiet, car les accusations à l'encontre de son confrère n'ont toujours pas été précisées. "Dans le cas d’Hojatullah Mujadadi, la NDS n’a pas répondu à nos questions et n’a fait aucune déclaration sur ce sujet. Cette arrestation a démoralisé les journalistes et on constate de plus en plus d’autocensure." Plus d'informations : http://fr.rsf.org/afghanistan-hojatullah-mujadadi-nds-kapisa-18-10-2010,38569.html
03-11-2010 Reporters sans frontières réitère sa demande de libération de Hojatullah Mujadadi, le seul journaliste emprisonné en Afghanistan. Selon les nouveaux éléments recueillis par l’organisation, son arrestation par les services secrets afghans (National Directorate of Security - NDS) repose sur les confessions arrachées par la force à un dénommé Veiss, opposant à l'ancien gouverneur de Kapisa, Ghulam Ghawis Abubaker, et à son gendre, Mohammad Eghbal Safi, récemment réélu à l'Assemblée nationale (Wolesi Jirga). Selon la NDS, ce jeune homme, Veiss, accusé de préparer un attentat suicide à Kapisa, aurait avoué l'implication de Hojatullah Mujadadi dans ce projet. En réalité, Veiss n'est absolument pas un insurgé mais le conseiller d'un candidat opposant à la famille de l'ancien gouverneur et un jeune champion d’échecs. "Il a été obligé par la force de faire des aveux et accuser Hojatullah Mujadadi", a précisé un proche du journaliste. Le mois précédant son arrestation, Hojatullah Mujadadi a été contraint de démissionner de son poste de directeur du bureau de la radiotélévision nationale (RTA) en Kapisa. Selon l'un de ses collègues, "malgré l’insistance du gouverneur de Kapisa, Gholam Ghoss Abobaker, il s'était opposé à l’installation d'équipements militaires à l'intérieur de l'édifice de la RTA". Au cours des derniers mois, le journaliste a été plusieurs fois menacé par Gholam Ghoss Abobaker, un homme politique influent, proche de la présidence. Hojatullah Mujadadi avait également été en conflit avec Mohammad Eghbal Safi, un élu de Kapisa et gendre de l'ex-gouverneur. La réélection de Mohammad Eghbal Safi à la Wolesi Jirga, a été contestée pour des fraudes. Reporters sans frontières dénonce l'attitude de la NDS qui, en plus d'arrêter arbitrairement un journaliste sur la base d'aveux extorqués par la force, viole la loi afghane. Selon la loi, après trois jours de détention provisoire, un suspect doit être présenté au bureau du procureur et ce dernier peut décider de le maintenir en détention pour 15 jours supplémentaires, renouvelable une fois, pour les besoins de l'enquête. Seules les affaires de terrorisme n'imposent aucune limite à la NDS. Reporters sans frontières a nominé Hojatullah Mujadadi pour son prix de la liberté de la presse 2010. L’arrestation de Hojatullah Mujadadi a augmenté le climat d’insécurité pour les journalistes installés dans les régions au nord de Kaboul. Contacté par Reporters sans frontières, Ahmad Hanai, le président de l’Association des journalistes des provinces au nord de Kaboul, a déclaré être inquiet, car les accusations à l'encontre de son confrère n'ont toujours pas été précisées. "Dans le cas d’Hojatullah Mujadadi, la NDS n’a pas répondu à nos questions et n’a fait aucune déclaration sur ce sujet. Cette arrestation a démoralisé les journalistes et on constate de plus en plus d’autocensure." Plus d'informations : http://fr.rsf.org/afghanistan-hojatullah-mujadadi-nds-kapisa-18-10-2010,38569.html
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20.01.2016