Accès au ministère des Finances interdit pour les journalistes du Standard et de la KTN
Organisation :
Reporters sans frontières proteste contre la décision du ministre des Finances, Amos Kimunya, d'interdire l'accès de son ministère aux journalistes du quotidien The Standard et de la KTN (Kenya Television Network). « Cette forme de censure est inacceptable, surtout après les violentes attaques policières subies par ces médias », a dénoncé l'organisation.
Cette décision fait suite à la diffusion d'une interview du ministre, le 5 mars, dans laquelle il confirmait que le président Kibaki avait eu connaissance du raid contre le groupe de presse Standard, le 2 mars. Il avait affirmé que le Président « était en charge du pays et qu'il savait tout ce qui s'y passe ». M. Kimunya soutient que cette remarque a été sortie de son contexte et qu'il n'avait jamais insinué que le Président avait été informé de ce raid. « Il ne fait aucun doute que cette insinuation a pour objectif de causer du tort au Président et au gouvernement et d'attirer la sympathie envers le groupe de presse », a déclaré M. Kimunya.
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03.03.2006 Les journalistes du Standard libérés sous caution
Chaacha Mwita, directeur de la publication et responsable des pages week-end du journal The Standard, Dennis Onyango, rédacteur en chef, et Ayub Savula, journaliste, ont été inculpés le 2 mars de « publication de fausses rumeurs avec intention de faire paniquer le public ». Ils sont poursuivis pour un article selon lequel le président Mwai Kibaki aurait eu un entretien secret avec l'ancien ministre de l'Environnement, Kalonzo Musyoka. Leur procès est fixé au 24 avril. Ils encourent une peine de trois ans de prison. Ils ont été libérés après paiement d'une caution de 50 000 shillings (580 euros).
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02.03.2006 Le gouvernement ordonne une descente de police au siège de la KTN et du Standard
Reporters sans frontières est révoltée par la démonstration de force de la police kenyane, qui a pris d'assaut le siège du groupe de presse Standard, le 2 mars. Cette intervention fait suite à l'arrestation de trois journalistes du quotidien.
« Cette opération de police est totalement inadmissible, a déclaré Reporters sans frontières. Ces méthodes ne sont pas dignes d'une démocratie. Les journalistes détenus doivent être relâchés immédiatement et les autorités doivent donner des explications sur cette attaque. Que le gouvernement ait un litige à régler avec un média est une chose, mais rien ne peut justifier cette descente musclée de la police. »
Le 2 mars, à 1 heure du matin, la police kenyane a fait simultanément irruption au siège de la télévision KTN et dans les locaux de l'imprimerie du Standard, dans la zone industrielle de Nairobi. Après avoir agressé les gardiens, de nombreux policiers, armés de Kalachnikov, ont semé la panique dans les locaux de la télévision. Ils ont gravement endommagé du matériel, empêchant ainsi la télévision d'émettre jusqu'au lendemain en début d'après-midi. Les policiers ont pris d'assaut l'unité de production vidéo et ordonné aux employés de se mettre à terre. Ils ont saisi du matériel de transmission vidéo, dont de nombreux ordinateurs, et interpellé quatre employés, rapidement relâchés.
Simultanément, des policiers ont saisi les exemplaires du quotidien Standard à paraître jeudi 2 mars chez leur imprimeur et les ont brûlés.
Le gouvernement, par l'intermédiaire de son ministre de la Sécurité nationale, John Michuki, a reconnu avoir ordonné cette opération de police.
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01.03.2006 Arrestation de trois journalistes du Standard : Reporters sans frontières préoccupée par l'agressivité du gouvernement
Reporters sans frontières adresse une protestation véhémente aux autorités kenyanes après l'arrestation de trois journalistes du quotidien The Standard, le 28 février 2006, pour « fabrication » d'informations concernant le président Mwai Kibaki.
"La vie politique tourmentée du Kenya, depuis la défaite du camp présidentiel au référendum constitutionnel, a de plus en plus de conséquences néfastes pour la presse, a déclaré Reporters sans frontières. Dans ce contexte, l'agressivité grandissante du gouvernement de Mwai Kibaki nous inquiète. Nous l'appelons à libérer les journalistes incarcérés et à abandonner ces méthodes indignes d'une grande démocratie. Il est plus que temps que les autorités de Nairobi comprennent que l'emprisonnement d'un journaliste ne résout aucun problème et ne répare aucun préjudice."
Chaacha Mwita, directeur de la publication du Standard, Dennis Onyango, rédacteur en chef et Ayub Savula, journaliste, sont détenus au poste de police de Kileleshwa, à Nairobi. Ils ont été arrêtés, le 28 février, après s'être présentés de leur plein gré au commissariat central de la capitale. Ils avaient été convoqués la veille par le directeur de la police criminelle, Dunson Ndiru. Des agents de police ont surveillé, une grande partie de la journée, l'immeuble du Standard.
Leur arrestation fait suite à un article paru le 25 février, dans l'édition du week-end du Standard, évoquant une rencontre, deux jours auparavant, entre le président Mwai Kibaki et l'ancien ministre de l'Environnement Kalonzo Musyoka, afin de discuter d'une éventuelle alliance politique. M. Musyoka a quitté le gouvernement en novembre dernier et a fait campagne, avec l'opposition, contre le projet de Constitution proposé par le chef de l'Etat. Le bureau de presse du président Kibaki et Kalonzo Musyoka nient qu'une telle rencontre ait eu lieu. Ces démentis ont été relayés par The Standard, qui fait également état de ses soupçons concernant un complot politique de la coalition à laquelle appartient M. Musyoka afin de le discréditer.
Malgré cela, le porte-parole du gouvernement, Alfred Mutua, a accusé le journal de manquer de probité et d'avoir sciemment publié de fausses nouvelles. Il a demandé, par courrier, au Standard de se rétracter et de publier des excuses pour avoir sali l'intégrité du Président.
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Updated on
20.01.2016