Abdulkarim Al-Khaiwani écope d'une peine de six ans de prison : Reporters sans frontières appelle les autorités de Sanaa “à faire preuve de lucidité”

Reporters sans frontières proteste contre la décision de la Cour de sûreté de l'Etat qui a condamné Abdulkarim Al-Khaiwani à six ans de prison pour “collaboration avec la rébellion”. Dès la fin de la lecture du verdict, le journaliste a été placé en détention malgré son recours en appel. “Abdulkarim Al-Khaiwani paye encore une fois le prix de son engagement professionnel pour la couverture du conflit dans le nord du pays. Comme souvent lorsque le climat politique dans un pays se dégrade, la presse devient un bouc émissaire facile. Ce verdict inacceptable sonne comme un avertissement pour toutes les voix critiques dans les médias. Nous appelons les autorités de Sanaa à faire preuve de lucidité et à libérer ce journaliste dans les plus brefs délais”, a déclaré l'organisation. Abdulkarim Al-Khaiwani, ancien rédacteur en chef du journal Al-Shoura et collaborateur de plusieurs médias indépendants, a été condamné, le 9 juin 2008, à six ans de prison par la Cour de sûreté de l'Etat à Sanaa. Il est accusé d'avoir fourni des informations au mouvement de rébellion chiite dans le nord du pays. Quatorze autres personnes se trouvaient à ses côtés dans le box des accusés. Le journaliste a été immédiatement conduit en prison malgré ses problèmes de santé, qui lui avaient valu une libération conditionnelle en 2007. Al-Khaiwani avait été condamné en mars 2005 à un an de prison pour des motifs similaires, mais il avait pu bénéficier d'une grâce présidentielle le lendemain de sa condamnation. En juin 2007, il avait été placé en détention préventive pendant un mois. Lauréat du prix du journaliste défenseur des droits de l'homme de l'année 2008, remis par Amnesty International, Abdulkarim Al-Khaiwani devait se rendre à une cérémonie organisée à Londres le 17 juin 2008.
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Updated on 20.01.2016