140 journalistes libérés à Karachi, des dizaines d'autres arrêtés ou battus à Faisalabad et Quetta
Organisation :
Les 140 journalistes arrêtés à Karachi ont été relâchés dans la soirée du 20 novembre 2007. En revanche, on est sans nouvelles des journalistes arrêtés à Hyderabad le même jour et la police a chargé une manifestation de journalistes devant le club de la presse de Faisalabad (Sud). Une dizaine de journalistes ont été blessés par des policiers qui n'ont pas hésité à lancer des grenades lacrymogènes. Au moins quinze manifestants auraient été interpellés, dont deux reporters de l'Agence France-Presse. A Quetta (Sud-Ouest), les forces de l'ordre ont arrêté 25 journalistes qui chantaient des slogans en faveur de la liberté de la presse.
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20 novembre 2007
Au moins 160 professionnels des médias arrêtés dans la province du Sind lors de manifestations en faveur de la liberté de la presse
Reporters sans frontières demande la libération immédiate des 160 journalistes arrêtés, le 20 novembre 2007, par la police à Karachi et Hyderabad. L'organisation condamne les violences policières exercées à l'encontre de professionnels des médias qui manifestaient pacifiquement pour demander le respect de la liberté de la presse dans le pays. Une vingtaine de journalistes ont également été arrêtés à Hyderabad (Sind).
"Alors que le gouvernement se targue d'avoir relâché des milliers de militants politiques et avocats arrêtés depuis le 3 novembre, la police de Karachi interpelle avec brutalité plus de cent soixante journalistes. L'état d'urgence ne peut en rien justifier une violence gratuite qui nuit gravement à l'image du Pakistan. Le président Pervez Musharraf doit donner des ordres clairs pour que la liberté de la presse soit restaurée au plus vite", a demandé Reporters sans frontières.
Ces violences interviennent alors qu'une mission internationale, à laquelle participe Reporters sans frontières, se trouve au Pakistan.
Le 20 novembre 2007, des dizaines de policiers ont chargé à coups de bâton une manifestation pacifique de professionnels des médias réunis devant le Club de la presse de Karachi. Alors que les manifestants tentaient de s'approcher de la résidence du gouverneur de la province, la police a attaqué la foule, blessant au moins cinq journalistes, notamment un à la tête. Une vingtaine de journalistes, dont Shamim-ur-Rehman, président de l'Union des journalistes de Karachi, et Sabih Uddin Ghousi, président du club de la presse de Karachi, ont été interpellés dans la rue. Fuyant les violences, au moins 140 manifestants se sont réfugiés dans les bâtiments du Club de la presse, aussitôt encerclé par les forces de sécurité. Les manifestants ont été interpellés lorsqu'ils sont sortis de l'immeuble.
Selon l'Agence France-Presse, un officier de police a affirmé qu'il avait reçu l'ordre d'utiliser la force contre les journalistes qui se rassemblaient près de la résidence du gouverneur. Les manifestants chantaient des slogans hostiles aux restrictions imposées par le président Pervez Musharraf à la liberté de la presse. Un journaliste de Karachi, présent à la manifestation, a confirmé à Reporters sans frontières que celle-ci était pacifique.
Par ailleurs, Shoaib Bhutta, rédacteur en chef du journal en ourdou Daily Tulou, a été arrêté à son bureau d'Islamabad, le 17 novembre, par un groupe de huit personnes, apparemment membres des services secrets. Le journaliste a été relâché le 19 en fin d'après-midi. Le même jour, des policiers en uniforme ont saisi des ordinateurs du journal. Les équipements n'ont pas été rendus.
Le journaliste a indiqué qu'il avait été arrêté sur ordre du chef du gouvernement de la province du Pendjab et du chef de la police. Il a été interrogé sur les raisons de ses critiques envers les autorités. Pendant sa détention, il n'a pas été autorisé à dormir et il était enchaîné.
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Updated on
20.01.2016