Reporters sans frontières a rendu hommage, le 15 janvier 2007, à la journaliste Anna Politkovskaïa, cent jours après son assassinat, à Moscou. L'organisation de défense de la liberté de la presse a déclaré qu'elle poursuivra ses actions pour que la vérité soit faite sur ce crime. André Glucksmann et Bernard-Henri Lévy sont venus exprimer leur soutien.
Le 15 janvier à 10h30, Reporters sans frontières a rendu hommage à Anna Politkovskaïa, sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame, à Paris, cent jours après son assassinat. Son portrait ainsi qu'une affiche créée en sa mémoire ont été exposés au pied de la statue de Charlemagne et des bougies ont été allumées en signe de recueillement (crédit photo : D.Pucet).
Des personnalités politiques et des écrivains, proches d'Anna Politkovskaïa, ont évoqué sa mémoire et l'actualité de ses combats. André Glucksmann a rappelé que la journaliste s'inscrivait dans une tradition de contestation des abus du pouvoir par l'élite russe. « A ceux qui s'inquiétaient pour elle, elle répondait qu'elle ne serait ni la première à être écrasée par le pouvoir, ni la dernière à résister », a-t-il ajouté. Bernard-Henri Lévy a souligné la responsabilité du pouvoir - qu'il a qualifié de "naufrageur des fragiles libertés russes" - dans le développement d'un climat de violence et d'impunité en Russie. A cet égard, Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, a rappelé que l'organisation avait saisi le Conseil d'Etat pour demander que les insignes de Grand-Croix de la Légion d'honneur soient retirés au président russe (crédit photo : AFP - Martin Bureau).
Le procureur général, Youri Tchaïka, a été chargé de l'enquête, dont rien ne filtre pour le moment. Pour éviter l'étouffement de cette affaire, il est important de maintenir la mobilisation et ce rassemblement a été l'occasion de réaffirmer à quel point il est crucial que la vérité soit faite sur ce crime. Le ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, a fait savoir qu'il veillerait à " rappeler aux autorités russes (son) souhait que leurs investigations aboutissent rapidement, et que les organisations internationales comme l'OSCE et le Conseil de l'Europe restent saisies de la question ".
Reporters sans frontières a réaffirmé sa vigilance et sa mobilisation, quel que soit le temps que prendront les recherches sur l'assassinat d'Anna Politkovskaïa. L'organisation de défense de la liberté de la presse a notamment déclaré qu'elle poursuivrait ses actions pour alerter le public sur la situation de la presse en Russie, où 21 journalistes ont été assassinés en raison de leurs activités, depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, le 26 mars 2000.