Yaghoub Salaki Nia sort de prison, Reporters sans frontières rappelle le sort des autres journalistes emprisonnés
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Yaghoub Salaki Nia a été libéré sous caution le 19 décembre 2007, après 50 jours de détention. Onze autres journalistes sont actuellement emprisonnés en Iran, plus grande prison du Moyen-Orient pour les professionnels des médias.
"Nous ne pouvons nous réjouir totalement de la libération de Yaghoub Salaki Nia tant la situation des autres journalistes emprisonnés est affligeante. Ils subissent des conditions de détention difficiles, souvent à l'isolement. Parmi eux, le journaliste Adnan Hassanpour est détenu depuis plusieurs mois dans le couloir de la mort. La répression de la République islamique envers les journalistes n'a jamais faibli au cours de ces dernières années. Une mobilisation internationale en leur faveur est plus que jamais nécessaire”, a déclaré Reporters sans frontières.
Yaghoub Salaki Nia a été libéré le 19 décembre 2007 après avoir versé une caution de 80 millions de toumen (soit 80 000 euros). Arrêté le 30 octobre, le journaliste avait passé 50 jours à la prison d'Evin sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui. Yaghoub Salaki Nia collabore avec de nombreuses publications, dont Shamesse Tabriz, Ahrar, Omid Zanjan.
Par ailleurs, le directeur du journal Sobh é Zahedan, Adl Mazri, a été incarcéré pendant quatre jours après avoir été convoqué par le tribunal révolutionnaire de Zahedan (Sud-Est). Inculpé de “publication de fausses informations” et “trouble de l'opinion publique”, suite à une plainte déposée par le préfet de la région de Sistan et Balouchistan, le journaliste a été libéré, le 12 décembre, dans l'attente de son procès.
L'hebdomadaire Ashtai (en langue kurde et persane), suspendu le 5 août 2005, a été définitivement fermé, le 3 décembre 2007, par décision de la 1e chambre du tribunal de la ville de Sanandaj (Kurdistan). Au même moment, le trimestriel conservateur Arzesh a également été fermé sur ordre du tribunal général de Téhéran. Le directeur de publication, Ali Nazari, a été condamné à payer une amende de 1200 euros.
Enfin, une délégation parlementaire européenne s'est rendue à Téhéran du 9 au 11 décembre. Pendant leur visite, les députés européens ont demandé la libération d'Adnan Hassanpour, dont la condamnation à mort a été confirmée par la Cour suprême de Téhéran le 22 octobre dernier.
Situation des journalistes emprisonnés
Les autorités iraniennes n'ont toujours pas révélé le lieu de détention d'Omid Ahamadzadeh, collaborateur des journaux Aso et Didgah (suspendus depuis 2005), arrêté le 28 novembre 2007 par des agents du ministère des Renseignements de la ville de Sanandaj. Les raisons de son arrestation restent inconnues. En revanche, l'agence officielle ILNA a rapporté que le journaliste Abolfazl Abedini Nasr, du quotidien Bahar Khozestan, interpellé le 13 novembre 2007 dans la ville d'Ahvaz (Sud-Ouest), est inculpé de "complicité avec une entité terroriste". Le journaliste serait soupçonné d'avoir entretenu des relations avec l'auteur d'un attentat.
Par ailleurs, le procès en appel du journaliste et activiste des droits de l'homme Emadoldin Baghi a repris le 15 novembre en son absence. En première instance, l'ancien rédacteur en chef du quotidien Jomhouriat (suspendu en 2004) avait été condamné par la 6e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran à trois ans de prison pour "action contre la sécurité nationale" et "publicité en faveur des opposants au régime". Depuis son arrestation, le 14 octobre, Emadoldin Baghi a été placé en cellule d'isolement à Evin.
Les nombreuses demandes de libération pour raisons de santé du journaliste Ejlal Ghavami sont jusqu'à présent restées lettre morte. Le collaborateur de l'hebdomadaire Payam-e mardom-e Kurdestan souffre d'une ophtalmie purulente qui a besoin d'être opérée. Incarcéré à la prison d'Evin, il purge une peine de trois ans de prison pour “incitation des populations à la révolte” et “action contre la sécurité nationale”. De son côté, le directeur de Payam-e mardom-e Kurdestan, Mohammad Sadegh Kabovand, qui a pu bénéficier d'une mise en liberté conditionnelle, est toujours en prison pour ne pas avoir pu réunir le montant de la caution demandée et qui s'élève à 150 millions de toumen (145 000 euros).
Enfin, Said Matinpour, de l'hebdomadaire Yarpagh, a été autorisé à recevoir la visite de sa famille, pour la première fois depuis son arrestation le 28 mai 2007.
Signez la pétition en faveur de la libération d'Adnan Hassanpour
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Updated on
20.01.2016