Reporters sans frontières exprime ses plus vives inquiétudes suite à l'interpellation, dans la nuit du 20 au 21 septembre 2008, du journaliste indépendant Slim Boukhdir par quatre individus, identifiés comme des policiers en civil. Le journaliste a été abandonné à dix kilomètres de la ville de Sfax après avoir été menacé pour ses écrits. Il s'agit du premier incident sérieux depuis sa sortie de prison, il y a deux mois.
Reporters sans frontières exprime ses plus vives inquiétudes suite à l'interpellation, dans la nuit du 20 au 21 septembre 2008, du journaliste indépendant Slim Boukhdir par quatre individus, identifiés comme des policiers en civil. Le journaliste a été abandonné à dix kilomètres de la ville de Sfax (230 km au sud de Tunis) après avoir été menacé pour ses écrits. Il s'agit du premier incident sérieux depuis sa sortie de prison, il y a deux mois.
"Slim Boukhdir a repris son travail peu de temps après sa sortie de prison. Il a d'abord écrit sur les moments difficiles passés en réclusion, puis a renoué avec ses chroniques politiques. Son engagement en faveur de la libre expression n'a pas faibli malgré sa condamnation abusive à douze mois de détention. Au final, il en aura purgé sept, mais cette séance d'intimidation prouve que le journaliste est toujours étroitement surveillé dans sa vie et dans son travail", a déclaré l'organisation.
Slim Boukhdir a été interpellé, le 20 septembre 2008, devant un cybercafé de Sfax, où il se rend habituellement en début de soirée. Quatre agents l'ont conduit de force, en voiture, dans un commissariat. "Nous n'y sommes restés pas plus de dix minutes. Nous sommes repartis en voiture vers une destination inconnue. Pendant le trajet, les quatre hommes m'ont affirmé que j'avais eu de la chance de ne pas me faire violer pendant mon séjour en prison et que ce ne serait pas toujours le cas. Ils m'ont menacé de me réserver le même sort que Daïf Al Ghazal (journaliste libyen, assassiné en 2005)", a indiqué Slim Boukhdir à Reporters sans frontières. Le journaliste est de plus en plus inquiet pour son intégrité physique. "Je ne serais pas étonné si les autorités venaient à me coller sur le dos un nouveau procès fabriqué ", a ajouté le journaliste.
Slim Boukhdir, 39 ans, avait été arrêté le 26 novembre 2007 lors d'un contrôle d'identité des passagers d'un taxi collectif reliant Sfax à Tunis. Il avait été immédiatement déféré devant la justice et condamné, au terme d'un procès inique, à un an de prison pour “outrage à fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions”, “atteinte aux bonnes moeurs” et “refus de présenter ses papiers d'identité” par le tribunal cantonal de Sakiet Ezzit, une banlieue de Sfax.
Depuis sa sortie de prison, le 21 juillet 2008, Slim Boukhdir a publié, sur des sites Internet basés pour la plupart à l'étranger, plus d'une vingtaine d'articles sur le mépris des autorités tunisiennes pour les libertés civiles. Le journaliste a notamment commenté la censure du site de socialisation Facebook ou encore les arrestations arbitraires de militants syndicaux et politiques. Le 10 septembre 2008, Slim Boukhdir a publié une chronique, sur le site du quotidien égyptien Al-Masryoun, suite à la visite en Tunisie de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, qui a appelé le président Zine el-Abidine Ben Ali a "accélérer le rythme des réformes politiques". Lire l'article: