Visites d'Etat des présidents Sarkozy et Bush: “Ne passons pas sous silence la question de la liberté d'expression”, a déclaré Reporters sans frontières
Alors que Georges W. Bush et Nicolas Sarkozy entameront pendant les prochains jours une tournée officielle dans plusieurs pays du Moyen-Orient, Reporters sans frontières appelle les chefs d'Etat américain et français à entreprendre des démarches diplomatiques en faveur de la liberté d'expression, régulièrement bafouée dans la région.
Alors que Georges W. Bush et Nicolas Sarkozy entameront pendant les prochains jours une tournée officielle dans plusieurs pays du Moyen-Orient, Reporters sans frontières appelle les chefs d'Etat américain et français à entreprendre des démarches diplomatiques en faveur de la liberté d'expression, régulièrement bafouée dans la région.
“Le conflit israélo-palestinien, la guerre en Irak, l'hostilité de l'Iran et de la Syrie sont autant de raisons pour les pays occidentaux de s'assurer le soutien des Etats du Golfe, de la Jordanie ou encore de l'Egypte. Mais il ne faut pas oublier que ces pays, points d'appui de la politique américaine au Moyen-Orient, se caractérisent aussi par un manque criant de démocratie”, a déclaré l'organisation.
“A l'image de la société, le paysage médiatique est souvent verrouillé dans les pays du Moyen-Orient, à quelques exceptions près. L'autocensure reste largement pratiquée au sein des rédactions qui veillent à ne pas franchir les lignes rouges. Les journalistes ne s'avisent pas de toucher à la religion ou aux dirigeants de leur pays. Mais malgré cette prudence, ils n'échappent pas aux pressions et aux représailles”, a ajouté Reporters sans frontières.
“Dans ce contexte, les chaînes de télévision satellitaires mais surtout Internet ont profondément bouleversé l'accès à l'information. La Toile joue aujourd'hui un rôle essentiel dans le combat pour la démocratie au Moyen-Orient. De ce fait, la répression à l'égard des journalistes en ligne et des cyberdissidents ne cesse de s'amplifier. Deux blogueurs, égyptien et saoudien, sont actuellement derrière les barreaux pour leur contestation sur le Web“, a conclu l'organisation.
L'Egypte et l'Arabie saoudite figurent sur la liste des ennemis d'Internet. Kareem Amer, 23 ans, détenu depuis le 6 novembre 2006, a été condamné à trois ans de prison pour avoir "incité à la haine de l'islam" et à un an pour avoir insulté le président égyptien. Le blogueur dénonçait régulièrement les dérives religieuses et autoritaires du gouvernement de Hosni Moubarak. Il avait également critiqué les plus hautes institutions religieuses du pays, en particulier l'université sunnite Al-Azhar, dans laquelle il étudiait le droit.
De son côté, Ahmad Fouad Al-Farhan, 32 ans, est détenu depuis le 10 décembre 2007 à la prison de Dhaban, à Jeddah. D'après la loi saoudienne, les autorités, qui n'ont toujours pas révélé les raisons de l'interpellation du blogueur, peuvent détenir un individu pendant six mois pour l'interroger.
Enfin, les journalistes étrangers, basés ou en mission dans les pays du Moyen-Orient, peuvent rencontrer des difficultés. Dernière exemple en date, le journaliste français Aurélien Colly, correspondant de RFI et France 24, n'a pas été admis au Qatar le 30 novembre 2007, sans explications. Le journaliste, basé à Abou Dhabi, avait pourtant reçu son accréditation pour couvrir le sommet du Conseil de coopération des Etats du Golfe qui se tenait à Doha.
Le président français Nicolas Sarkozy se rendra du 13 au 15 janvier en Arabie saoudite, au Qatar puis aux Emirats arabes unis. Après une visite au Proche-Orient, le président américain Georges W. Bush est attendu, à partir du 11 janvier, au Koweït, au Bahreïn, aux Emirats arabes unis, et en Arabie saoudite avant de rallier l'Egypte, dernière étape de son voyage d'Etat, le 16 janvier.