Violences contre des journalistes pendant une manifestation dans le département autonomiste de Santa Cruz
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Reporters sans frontières est préoccupée par les agressions perpétrées contre des journalistes du quotidien régional El Mundo et de la chaîne de télévision Red Uno, le 28 août 2007, dans le département de Santa Cruz. Ils ont été blessés par des pierres lancées sur leurs voitures par un groupe d'individus se présentant comme des commerçants, pendant une manifestation d'opposition à une grève générale déclenchée en protestation à la politique du gouvernement d'Evo Morales. Des journalistes de l'agence EFE et de la chaîne Canal 7 TVB ont également fait l'objet d'intimidations.
“La liberté de la presse souffre de plus en plus des troubles politiques qui agitent le pays, en particulier dans le département autonomiste de Santa Cruz où une chaîne publique avait été la cible d'un attentat. La presse, qu'elle soit publique ou privée, n'a pas à devenir l'otage de manifestations partisanes. Nous demandons au gouvernement de La Paz, comme aux autorités régionales, de garantir concrètement ce principe constitutionnel fondamental qu'est le droit d'informer, en commençant par appeler leurs militants au calme. Cette situation est d'autant plus regrettable que la Bolivie a jusque-là tenu un rang très honorable sur le continent en matière de liberté de la presse”, a déclaré Reporters sans frontières.
Dans la matinée du 28 août, une voiture dans laquelle se trouvaient deux journalistes d'El Mundo, venus couvrir un mouvement de protestation contre la grève, a essuyé des jets de pierres de la part de manifestants et de commerçants. Ces derniers ont également porté des coups de bâton sur les vitres, blessant le chauffeur. L'agression s'est poursuivie malgré le fait que les journalistes se soient identifiés. Le photographe Hilario Muñoz a été roué de coups à la tête et au visage, après avoir tenté d'intervenir pour calmer les commerçants. Les six agents de police présents n'ont pas pu le protéger de ses assaillants.
Les commerçants auraient cherché à se venger des dégâts causés la veille sur leurs stands du marché par l'Unión Juvenil Cruceñista, un mouvement d'opposition qui a organisé la grève. Ils s'en sont pris à la voiture des journalistes d'El Mundo, après avoir vu qu'elle affichait un drapeau du département de Santa Cruz, gouverné par des opposants au président Evo Morales. Une grève de vingt-quatre heures avait été organisée dans six des neuf départements du pays.
Des journalistes des chaînes de télévision Canal 7 TVB et Red Uno ont également fait l'objet de menaces et de jets de pierres de la part des manifestants. Tandis que des partisans de la grève ont crevé les pneus de la moto d'un photographe de l'agence EFE.
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Updated on
20.01.2016