Violence et répression toujours au menu des journalistes

Le 15 mars 2005, Khagendra Shrestha, directeur de publication du quotidien Dharan Today, a été grièvement blessé par balles par deux inconnus à Dharan (est du pays). Par ailleurs, au moins quatre journalistes ont été arrêtés par les forces de sécurité lors de manifestations contre le roi. Reporters sans frontières demande leur libération immédiate.

Reporters sans frontières est très préoccupée par le regain de violence et de répression à l'encontre des journalistes au Népal. Le 15 mars 2005, Khagendra Shrestha a été grièvement blessé par balles par deux inconnus à Dharan (est du pays), alors qu'entre le 8 et le 14 mars, au moins quatre journalistes ont été arrêtés par les forces de sécurité lors de manifestations contre le roi. Choquée par l'attaque perpétrée à l'encontre de Khagendra Shrestha, Reporters sans frontières demande qu'une enquête sérieuse en détermine les circonstances et les motifs exacts. L'organisation demande par ailleurs la libération immédiate des quatre journalistes détenus Sharad Adhikari, Arjun Dhanuk, Ganesh Lama et Suryaa Thapa. Le 15 mars, vers 13 heures, deux inconnus ont tiré deux balles dans la tête de Khagendra Shrestha, directeur de publication du quotidien Dharan Today, alors qu'il se trouvait dans son bureau à Dharan. Grièvement blessé, il a été conduit dans un hôpital de la ville puis a été transféré en Inde, à Siliguri (nord-est du pays), pour recevoir des soins plus appropriés. Le journaliste se trouve dans un état grave. Les deux criminels ont pu s'enfuir sans être inquiétés. Les forces de sécurité soupçonnent les rebelles maoïstes d'être à l'origine de cette attaque, mais ces derniers n'ont formulé aucune revendication. Par ailleurs, Sharad Adhikari, reporter pour la chaîne de télévision par satellite Channel Nepal, a été arrêté par les forces de sécurité, le 14 mars à Ghorahi (ouest du pays), alors qu'il couvrait une manifestation prodémocratique. Le journaliste est détenu au commissariat de police du district, à Ghorahi, et pourrait passer trois mois en prison. Le même jour, Arjun Dhanuk, directeur de publication de l'hebdomadaire Abhimat, a été arrêté à Mahendranagar (ouest du pays), à l'issue d'une manifestation de protestation contre le roi Gyanendra. Le journaliste, qui est membre d'un parti d'extrême gauche, le People's Front Nepal (PFN), est détenu au commissariat de police du district de Kanchanpur (ouest du pays). La veille, le 13 mars, un reporter de l'hebdomadaire Jana Prahaar, Ganesh Lama, a été arrêté à Katmandou. Il couvrait également une manifestation de protestation contre le roi Gyanendra. Le journaliste est détenu au commissariat Ward, dans le quartier de Kamal Pokhari, à Katmandou. Enfin, Suryaa Thapa, reporter pour l'hebdomadaire Haank et leader du Parti communiste du Népal (CPN-UCM), a été arrêtée le 8 mars dernier. Elle participait à un rassemblement organisé par des partis politiques, à l'occasion de la Journée internationale de la femme. Suryaa Thapa est détenue au commissariat de Mahendra, dans la capitale. Le 14 mars, alors que s'ouvrait à Genève la 61e Commission des droits de l'homme des Nations unies à laquelle participait une délégation népalaise, de nombreuses manifestations ont été organisées au Népal pour protester contre la prise des pleins pouvoirs, le 1er février dernier, par le roi Gyanendra. Les forces de sécurité ont réprimé ces manifestations et procédé à des centaines d'arrestations.
Publié le
Updated on 20.01.2016