Vingt-quatre journalistes demandent l'asile politique à l'étranger

En réaction à la fermeture arbitraire de leurs journaux et à la condamnation à deux ans et demi de prison d'Eynulla Fatullaev, 24 journalistes azerbaïdjanais ont demandé l'asile politique à différentes ambassades occidentales, notamment celles de l'Allemagne, de Royaume-Uni, et des Etats-Unis. Reporters sans frontières s'inquiète de voir le nombre de journalistes demandant l'asile politique augmenter de façon significative. “Le recours à cette mesure souligne les difficultés auxquelles les journalistes indépendants ou d'opposition se heurtent depuis de nombreuses années, en dépit de leurs appels à l'aide répétés. Il incombe désormais à la communauté internationale de se saisir véritablement de la question de la liberté de la presse en Azerbaïdjan”, a commenté l'organisation de défense de la liberté de la presse. Les journalistes n'ont, à l'heure actuelle, reçu aucune réponse des ambassades. Les autorités allemandes et britanniques leur ont cependant signifié que leurs requêtes allaient être examinées. ------------------------------------------------------------- Après la fermeture de leurs journaux, 15 journalistes demandent l'asile politique en signe de protestation Depuis le 25 mai 2007, quatorze journalistes des quotidiens Gundalik Azerbaïdjan et Realny Azerbaïdjan ont demandé l'asile politique pour protester contre la fermeture arbitraire des deux quotidiens. Le rédacteur en chef du journal Nota Bene a lui aussi demandé l'asile politique, en raison de craintes pour sa sécurité. “Reporters sans frontières condamne les pressions continues des autorités sur la presse d'opposition. La semaine dernière, des infractions aux règles de sécurité incendie étaient invoquées pour justifier la fermeture des locaux de Gundalik Azerbaïdjan et Realny Azerbaïdjan. Le 26 mai 2007, le bailleur a brusquement dénoncé le contrat qui le liait aux deux journaux. Les rédactions ont dû vider les lieux sur-le-champ. Et l'on voudrait nous faire croire qu'il ne s'agit que d'une coïncidence. Ces méthodes sont dignes d'un régime autoritaire”, a déclaré l'organisation. “Si le président Ilham Aliev désire protéger la presse, il doit veiller à ce que ces deux quotidiens d'opposition retrouvent des locaux. Aujourd'hui, les quarante et un collaborateurs de ces titres sont sans sources de revenus, certains se sentent menacés et le paysage médiatique s'est un peu plus appauvri ”, a ajouté Reporters sans frontières. Depuis le 25 mai 2007, quatorze journalistes de Gundalik Azerbaïdjan (en azerbaïdjannais) et Realny Azerbaïdjan (en russe) ont demandé l'asile politique auprès des ambassades des Etats-Unis, de l'Allemagne, du Royaume-uni, de la Norvège et auprès de l'OSCE. Parmi eux, le rédacteur en chef de Gundalik Azerbaïdjan, Uzeir Jafarov. Ce dernier justifie cette décision par les persécutions dont ils font l'objet et l'impossibilité de poursuivre normalement leur activité de journalistes du fait des arrestations et des attaques dont ils sont victimes. Le 20 avril dernier, Uzeir Jafarov a été violemment agressé, après avoir témoigné en faveur d'Eynulla Fatullaev, le fondateur de Realny Azerbaïdjan et de Gundalik Azerbaïdjan. Le même jour, ce dernier avait été condamné à trente mois de prison pour avoir “diffamé” et “insulté” les Azerbaïdjanais dans un article sur l'Arménie. Enfin, depuis le 21 mai, le serveur du site satirique www.tinsohbeti.com dont le directeur, Habib Muntezir, vit en Allemagne, est de nouveau inaccessible. La cause de cette fermeture est l'attaque par des hackers du serveur hébergeant le site, Site5. Habib Muntezir est convaincu qu'il s‘agit d‘un acte délibéré le visant. Ce n'est pas la première fois que le site est l'objet d'attaques informatiques.
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Updated on 20.01.2016