Victime du harcèlement des autorités, la journaliste indépendante Sihem Bensedrine à nouveau empêchée de prendre l'avion pour l'Europe
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Reporters sans frontières dénonce la stratégie d'humiliation permanente que font subir les autorités tunisiennes à Sihem Bensedrine. Le 24 août 2008, la journaliste a été à nouveau empêchée de prendre un vol pour l'Autriche, pays où elle bénéficie du statut de résidente, au départ de l'aéroport de Tunis-Carthage.
“Retenue au moment de passer la douane le 19 août, Sihem Bensedrine a cette fois été interceptée juste après, à l'entrée du portique d'embarquement. Ce genre de mesquineries en disent assez sur la volonté des autorités de pousser à bout une personne dont le seul tort est de se situer dans l'opposition au président Zine Ben Ali, prédateur notoire de la liberté de la presse. Combien d'humiliations Sihem Bensedrine devra-t-elle endurer pour que cesse la complaisance des chancelleries occidentales, et notamment française, vis-à-vis du régime tunisien ? Dans la mesure où la journaliste bénéficie d'un statut de résidente en Autriche, Sihem Bensedrine doit aussi bénéficier du soutien de l'Union européenne et de sa présidence française”, a déclaré Reporters sans frontières.
“Je venais de passer les contrôles de police et de douane. C'est au moment de franchir le portique de sécurité, juste avant la passerelle qui mène à l'avion, que des douaniers m'ont interceptée et m'ont prié de les suivre dans leurs bureaux sans me fournir la moindre explication. J'ai refusé en leur faisant remarquer qu'aucun autre passager n'était soumis à ce traitement”, a confié, le 24 août, Sihem Bensedrine à Reporters sans frontières, depuis l'aéroport de Tunis-Carthage d'où elle devait prendre un vol pour Vienne. En mars 2008, Sihem Bensedrine et son mari, Omar Mestiri, avaient été retenues pendant six heures par des agents des douanes au port de la Goulette, à Tunis, puis brutalisés à l'abri des regards dans le bureau de police où ils avaient été conduits.
Le 19 août, alors qu'elle devait déjà se rendre à Vienne, la journaliste avait été interceptée par des policiers en civil juste avant de franchir la douane. Cette fois, l'épisode s'est répété juste après. “Devant mon refus, ils m'ont confisqué mon passeport et ma carte d'embarquement. L'avion pour Vienne parti sans moi, le passeport m'a été restitué avec une mention d'annulation sur le tampon de sortie apposé juste avant par la douane. Il s'agit bien d'une interdiction de quitter le territoire, même si les autorités persistent à le nier”, a poursuivi Sihem Bensedrine.
Dans son journal Kalima, devenue une plate-forme multimédia alimentée depuis l'étranger, Sihem Bensedrine avait récemment dénoncé la décision de l'Etat tunisien d'autoriser des constructions dans la zone archéologique de Carthage.
Publié le
Updated on
20.01.2016