Verdict confirmé en appel : Om Zied condamnée à huit mois de prison avec sursis

Le 28 février 2004, la cour d'appel de Tunis a confirmé la condamnation en première instance de la journaliste Om Zied, de son vrai nom Néziha Réjiba, à huit mois de prison avec sursis et à une amende de 1 200 dinars tunisiens (environ 800 euros), pour infraction à la législation du change et du code de la douane. La journaliste du magazine en ligne Kalima.com avait été convoquée le 25 septembre 2003, au retour d'un séjour à l'étranger, par la direction des enquêtes douanières, bureau des infractions de change, qui lui reprochait d'avoir donné à un jeune Tunisien 170 euros en devises. Pourtant, Om Zied n'avait commis aucune infraction, puisque la loi donne une semaine pour changer le reste de ses devises de voyage. Refusant d'assister à cette parodie de procès, dénoncé par ses avocats comme étant un dossier politique, Om Zied a été jugée par contumace. -------------------------------------------- 19.11.2003 8 mois de prison avec sursis pour la journaliste Om Zied Le 19 novembre, la journaliste Om Zied, de son nom officiel Néziha Réjiba, a été condamnée par le tribunal de première instance de Tunis à huit mois de prison avec sursis et 1 200 dinars d'amende (environ 800 euros). Une relaxe avait d'abord été annoncée par les avocats mais c'est une peine de prison avec sursis assortie d'une amende qui a été enregistrée au greffe. Une quinzaine d'avocats étaient venus défendre la journaliste dans ce procès qu'ils dénonçaient comme " une manipulation politique destinée à souiller (leur cliente) en raison de ses activités politiques et de ses écrits audacieux ". Les avocats ont démontré le non-fondé de l'accusation et le caractère politique des poursuites. ________________________________ 28.10.2003 Procès ajourné d'Om Zied La journaliste Om Zied, de son nom officiel Néziha Réjiba, a été entendue par le tribunal de première instance de Tunis mardi 28 octobre. Om Zied avait été convoquée le 25 septembre, par la direction des enquêtes douanières, bureau des infractions de change, qui lui reprochait d'avoir donné à un jeune Tunisien 170 euros en devises après être rentrée de voyage. Pourtant, Om Zied n'avait commis aucune infraction, puisque la loi lui donne une semaine pour changer le reste de ses devises. Aucun procès verbal n'a été établi lors de cette convocation. Pendant l'audition du 28 octobre, le juge du tribunal de Tunis n'a posé que des questions sur l'identité de l'accusée, omettant de l'interroger sur les faits qui lui sont officiellement reprochés. Les avocats ont obtenu le report du procès au 18 novembre. Dans la salle, personne n'était dupe des raisons politiques de ce procès, où les faits reprochés par les autorités tunisiennes portent officieusement sur les activités de journaliste indépendante d'Om Zied. Elle encourt une peine de cinq ans de prison ferme et une amende. __________________________________________ 01.10.2003 Reporters sans frontières s'inquiète des mesures de harcèlement dont est victime la journaliste Néziha Réjiba La journaliste Néziha Réjiba, plus connue sous son nom de plume Om Zied, subit des menaces préoccupantes. La dernière en date est sa convocation, le 25 septembre 2003, par la direction des enquêtes douanières, bureau des infractions de change, qui lui reproche d'avoir donné à un jeune Tunisien 170 euros en devises, ce qui risque de lui coûter cinq ans de prison ferme et une amende. Pourtant, Om Zied n'a commis aucune infraction, puisque la loi lui donne une semaine pour changer le reste de ses devises de voyage. " Cette mesure relève d'une nouvelle pratique de harcèlement destinée à entretenir une pression permanente sur cette journaliste dont les écrits et les prises de positions sur les chaînes satellites étrangères dérangent le pouvoir. La Tunisie maintient une chape de plomb inadmissible sur la liberté de la presse et parvient à trouver tous les stratagèmes pour harceler les journalistes indépendants et bâillonner toute liberté d'expression. Nous demandons au gouvernement tunisien, très fier d'organiser le Sommet mondial sur la société de l'information en 2005 à Tunis, de donner enfin des garanties à la liberté d'information et d'expression et de cesser immédiatement toute forme de pression sur Madame Néziha Réjiba ", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. Om Zied, militante des droits de l'homme, est journaliste au magazine en ligne Kalima (www.kalima.com), interdit en Tunisie dès sa parution en octobre 2000. Alimenté depuis l'étranger, ce site est toujours inaccessible en Tunisie, mais le titre est parvenu à diffuser une version imprimée qui circule sous le manteau. Om Zied subit depuis deux ans des persécutions sans relâches. Agressée et harcelée régulièrement depuis 2000 par des policiers à la sortie de réunions du Comité national pour les libertés, elle est constamment surveillée à son domicile. Son téléphone est sur écoute, quand il n'est pas coupé, comme c'est le cas en ce moment
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Updated on 20.01.2016