Vague de réactions en faveur de Mauricio Funes

Son licenciement a provoqué une vague de réactions, dont celle du chef de l'Etat

Le licenciement de Mauricio Funes, directeur des informations, et de sept journalistes de la chaîne Canal 12 a suscité de nouvelles protestations, dont celle du président salvadorien Antonio Saca. « En tant qu'homme de liberté d'expression, je regrette l'arrêt de son émission », a insisté le 19 février Antonio Saca, ancien journaliste sportif et producteur de radio, tout en disant ne pas pouvoir « se mêler, comme président de la République, des décisions d'entreprises ». « Nous avons insisté pour que l'on ne se mette pas à fermer les créneaux d'informations pluralistes, car la fermeture de ces espaces représente un rude coup porté à la liberté d'expression dans ce pays », a déclaré le 20 février la présidente de l'Association des journalistes du Salvador (APES) Herminia Funes. La veille, la procureur chargée de la défense des droits de l'homme du Salvador, Beatrice Alamanni a exprimé sa « préoccupation face à des événements de nature à entraver le droit à la liberté d'expression et à porter préjudice à l'exercice d'un journalisme indépendant ». Entouré de manifestants, l'archevêque de San Salvador Fernando Saez est également monté au créneau le 20 février : « La paix ne s'obtient pas en faisant taire la voix du peuple. » ______________________ 18.02.05-Une émission de télévision interrompue en direct
Reporters sans frontières est préoccupée par l'interruption en direct du programme de télévision, La Entrevista al Día, présenté par Mauricio Funes sur Canal 12, ainsi que par la vague de licenciements qui, la veille, a touché plusieurs de ses collaborateurs. « Ce n'est pas la première fois que Mauricio Funes voit une de ses émissions suspendue. Par conséquent, la série de sanctions prises à l'encontre des membres de son équipe est préoccupante. S'il s'avère que ces décisions sont le résultat de motivations politiques, il s'agirait alors d'une réelle entrave à la liberté de la presse », a déclaré l'organisation. Le 16 février 2005, la direction de la chaîne privée Canal 12 a interrompu en direct le programme de Mauricio Funes, La Entrevista al Día, alors que le présentateur venait de commencer son émission en dénonçant des conditions de travail difficiles pour son équipe. La veille, cinq de ses collaborateurs les plus importants avaient été licenciés, dont le chef de production du journal, l'attaché de presse, la responsable des interviews et la documentaliste. Deux autres employés de la chaîne, travaillant pour une autre émission, avaient été licenciés le même jour. Selon le quotidien Probidad, le présentateur n'a pu obtenir aucune explication sur les motifs des licenciements. Le directeur administratif de la chaîne au Salvador lui aurait simplement déclaré que la décision venait de la direction d'AZTECA, la société mexicaine propriétaire de Canal 12. En mai 2003, l'émission Sin Censura, également présentée par Mauricio Funes, avait été censurée et déprogrammée par la direction de Canal 12 (anciennement TV 12). Selon la journaliste Kristin Neubauer, cette décision avait été prise après de sérieuses critiques émises par le présentateur sur la gestion par le gouvernement des conséquences du tremblement de terre du 13 janvier 2003. Les émissions de Mauricio Funes sont connues pour la liberté de ton dont bénéficient les invités pour débattre de la vie publique du pays.
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Updated on 20.01.2016