Usage systématique de la torture par les services de sécurité
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Alors que l'attention médiatique s'est détournée de la Syrie du fait de la bataille de Tripoli, Reporters sans frontières condamne avec la plus grande fermeté les pratiques inchangées des forces de sécurité syriennes.
Les tortures infligées au célèbre caricaturiste Ali Ferzat, enlevé le 25 août 2011 à Damas, ainsi qu’à la journaliste Hanadi Zahlout au cours de sa détention, sont emblématiques du traitement réservé à ceux qui s’opposent à la propagande du régime et expriment tout avis contraire au sien.
Le 25 août dernier à 4 h 30 du matin, des individus masqués appartenant aux services de sécurité syriens ont enlevé Ali Ferzat, place des Omeyyades, dans le centre de la capitale, alors qu’il rentrait chez lui, en voiture, depuis son bureau. Pendant plusieurs heures, il a vécu un véritable enfer. Violemment frappé, sa main gauche, qui lui sert à dessiner, a été cassée. Ses tortionnaires lui ont brûlé le corps avec des mégots de cigarette. Il a été relâché quelques heures plus tard sur la route de l’aéroport, la tête recouverte d’un sac. Ses dessins et d'autres effets personnels lui ont été confisqués. Il est actuellement à l’hôpital Al-Razi.
Ce caricaturiste de 60 ans a, depuis le début des événements dans le pays en mars dernier, été très critique à l’encontre du régime de Bashar Al-Assad. “Son inspiration et l’insolence de ses dessins avaient amené les autorités syriennes à interdire, en 2003, la publication de sa revue satirique « Al Domari » qu’elles avaient dûment autorisée deux années plus tôt”, explique Ignace Leverrier sur son blog.
La journaliste indépendante Hanadi Zahlout, arrêtée depuis le 25 juillet dernier, a quant à elle été torturée au cours de son incarcération. Elle est actuellement détenue.
Par ailleurs, Reporters sans frontières a appris la libération de Myriam Haddad, le 23 août dernier. Journaliste du magazine Mouqarabat, elle avait été enlevée le 11 août 2011 au Havana café dans le centre Damas.
L’organisation a constaté, sans grand étonnement malheureusement, que tous les cafés Internet ont mis en place un dispositif afin d’espionner les clients naviguant sur la Toile. Quant aux communications téléphoniques, elles sont quasi systématiquement coupées dès lors que l'armée est rentrée dans une ville.
Caricature de Plantu, 26/08/2011
Publié le
Updated on
20.01.2016