Une semaine de mobilisation pour Roxana Saberi - Le combat continue
Organisation :
Reporters sans frontières a remis à l’ambassade d’Iran, le 3 mai 2009, Journée internationale de la liberté de la presse, une pétition demandant la libération de la journaliste irano-américaine, Roxana Saberi, condamnée à huit ans de prison pour « espionnage » au profit des Etats-Unis. La journaliste achève son treizième jour de grève de la faim. Ayant cessé de s’hydrater, elle a été hospitalisée, le vendredi 1er mai, à la clinique de la prison d’Evine. « Elle est très affaiblie, mais reste déterminée à aller jusqu’au bout », a confié son père, Reza Saberi, à Reporters sans frontières, le 3 mai.
Le 28 avril dernier, quatre membres de Reporters sans frontières, dont son secrétaire général Jean-François Julliard, ont entamé une grève de la faim à Paris, en soutien à Roxana Saberi. Par cette action symbolique, l’organisation appelait Roxana Saberi à arrêter sa grève de la faim, et prenait le relais de sa protestation. « Elle doit savoir qu’elle n’est pas seule », n’a cessé de répéter l’organisation.
"Nous allons poursuivre la mobilisation, sous d’autres formes. Roxana Saberi n’a commis aucun crime. Elle doit être libérée au plus vite. Le président iranien ne doit pas utiliser la jeune femme pour mener sa campagne électorale ni comme monnaie d’échange dans ses relations avec l’Europe ou les Etats-Unis", a ajouté Reporters sans frontières.
Depuis le 28 avril à 11 heures du matin, des membres de Reporters sans frontières se sont mobilisés devant les bureaux de l’agence Iran Air, au 63 avenue des Champs-Elysées, à Paris, distribuant des tracts et récoltant des signatures. La mobilisation s’est intensifiée tout au long de la semaine, s’étendant à Londres, New York, Washington, Madrid et Bruxelles. A Paris, plus de 800 personnes ont signé la pétition pour demander la libération de Roxana Saberi.
Reporters sans frontières a reçu le soutien de différentes personnalités, dont l’ancien président du Conseil constitutionnel et ancien Garde des sceaux, Robert Badinter, la journaliste Florence Aubenas, le photographe Reza, et l’acteur Charles Berling. Le 2 mai, le Prix Nobel de la paix, Shirin Ebadi, a exprimé son soutien à Roxana Saberi et à Reporters sans frontières.
Le 3 mai à 15 heures, une délégation de Reporters sans frontières a remis la pétition et la liste des signatures à l’ambassade d’Iran, réitérant sa demande de libération de la journaliste.
L’organisation rappelle que sept journalistes et deux blogueurs sont actuellement emprisonnés en Iran, pays qui figure à la 166e place, sur 173 pays, dans le classement 2008 de la liberté de la presse publié par l’organisation.
Rappel :
- Le 31 janvier 2009, Roxana Saberi est arrêtée.
- Le 1er mars 2009, l’arrestation est révélée aux médias par la radio américaine NPR, suite à un appel de la journaliste à son père, le 10 février.
- Le 2 mars, Hassan Ghashghavi, porte-parole de la diplomatie iranienne, déclare que Roxana Saberi travaillait "illégalement" en Iran.
- Le 3 mars, Alireza Jamshidi, porte-parole de l’Autorité judiciaire, précise que « la journaliste avait été arrêtée sur ordre du tribunal de la révolution de Téhéran et incarcérée à la prison d’Evine ».
- Le 9 avril, elle est inculpée pour « espionnage » par le vice-procureur, Hassan Zare Dehnavi. Les autorités iraniennes usent et abusent de ce chef d’inculpation pour arrêter les journalistes et museler ainsi davantage la liberté d’expression.
- Le 13 avril, ouverture du procès à huis clos, pour « espionnage au profit des Etats-Unis ».
- Le 18 avril, Roxana Saberi est condamnée à huit ans de prison.
- Le 20 avril, Shirin Ebadi, Prix Nobel de la paix, annonce son intention de rejoindre la défense de la journaliste.
- Le 21 avril, début de la grève de la faim.
- Le 25 avril, son avocat fait officiellement appel.
Publié le
Updated on
20.01.2016