Une radio fermée, un journaliste condamné à une amende, et plusieurs autres perquisitions
Organisation :
Nouveau volet de la répression qui continue de s’abattre sur la société bélarusse, une radio a été fermée le 11 janvier, le correspondant du journal polonais Gazeta Wyborcza, Andreï Pachobut, a été interpellé par le KGB, jugé et condamné à une amende le 13 janvier, et plusieurs domiciles, dont celui de la journaliste de la télévision Belsat, Larysa Shchyrakova, ont été perquisitionnés, la veille. Ces représailles font suite à l’enquête lancée par le KGB sur la manifestation qui s’est déroulée dans le centre de Minsk, le 19 décembre 2010, après l’annonce de la réélection du président Loukachenko, à la tête de l’Etat depuis 1994, avec 80 % des suffrages.
La campagne de représailles se poursuit au Bélarus et s’élargit encore. Les autorités bélarusses semblent faire la sourde oreille aux appels de la communauté internationale. Celle-ci ne doit pas renoncer à peser de tout le poids nécessaire sur Aleksandr Loukachenko. Le Bélarus est un pays frontalier de l’Union européenne, un état policier ne saurait y prospérer sans que cela ait des conséquences graves.
Nous réitérons nos appels aux autorités bélarusses, de remettre en liberté tous les journalistes, militants et défenseurs des droits de l’homme interpellés en lien avec la manifestation du 19 décembre dernier. Il est absolument anachronique de réprimer avec autant de force un rassemblement de protestation. Les raids, perquisitions et saisies, les pressions de toute sorte exercées sur les représentants de la société civile et leurs proches doivent également cesser. Une décision en ce sens constituerait un geste de bonne volonté permettant de renouer le dialogue avec les représentants bélarusses.
Le 11 janvier, le ministre de l’Information, président du Conseil National de l’audiovisuel, Aleh Pralyaskouski, a révoqué la licence de la radio privée, populaire et basée à Minsk, Avtoradio (150.1) pour avoir diffusé « des appels à l’extrémisme ». Le 12 janvier, des techniciens se sont rendu sur place pour couper le signal de la radio qui a effectivement cessé d’émettre. Le directeur général d’Avtoradio, Yuri Bazan, a fait connaître sa volonté de faire appel devant la Cour suprême économique.
La fermeture qui intervient plusieurs semaines après que les autorités aient déjà contraint la radio à retirer des ondes, les messages de campagne du candidat Andreï Sannikau. Le 16 décembre 2010, ce dernier avait déclaré que « le destin de la nation (se déciderait) sur la place et non dans les cuisines ». Des propos que les autorités interprètent comme un appel à manifester. Avtoradio était la seule radio à, avoir accepté de diffuser les spots de campagne non seulement, d’Andreï Sannikau mais aussi de Uladzimir Niakliaeu, leader de la campagne “Dîtes la vérité ! ”. Tous deux sont actuellement détenus par le KGB et figurent parmi trente et une personnes poursuivies pour “émeutes de masse”. Toutes risquent jusqu’à 15 ans de prison.
Le 12 janvier, le correspondant de Gazeta Wyborcza, Andreï Pachobut, déjà convoqué antérieurement par le KGB a été interpellé par des membres de ce service, détenu pendant près de 24 heures, avant d’être présenté à un juge et condamné à une amende d’environ 400 euros, pour avoir participé aux protestations du 19 décembre. Interrogé par Reporters sans frontières, le journaliste s’est élevé contre ce verdict duquel il a l’intention de faire appel. Andreï Pachobut ne participait pas au rassemblement qu’il était venu couvrir pour son journal. « Le juge a ignoré mes arguments et ceux de mon avocat. Il était évident que je me trouvais sur la place en qualité de journaliste, et je portais un badge signalant que j’étais de la presse. Mais le juge n’a pris en compte que les témoignages des officiers de police », a-t-il déclaré à Reporters sans frontières. Le juge a refusé de visionner une vidéo où le journaliste apparaissait avec le badge mentionné, de même qu’il a refusé d’entendre les témoins de la défense. « Quand je participe à une manifestation, je l'assume», a-t-il ajouté. «J'ai pris part à plusieurs manifestation organisées par l'Union des Polonais au Bélarus, et je ne l'ai jamais nié. Mais quand je suis journaliste, je fais mon travail. Et je travaillais le 19 décembre.» Le 12 janvier toujours, le domicile de Homyel (deuxième ville du pays, Sud-Est) de Larisa Shchirakova, membre de la Belarusian association of journalists (BAJ) et journaliste pour la chaîne polonaise Belsat, a été perquisitionné. Cette énième descente est en lien avec la recherche de tous les matériaux liés à la manifestation du 19 décembre. Trois ordinateurs, deux Dictaphones et des centaines de DVDs ont été saisis. Des militants des droits de l’homme de la ville ont été convoqués au KGB, pour la même raison. Parmi eux : Piotr Kuzniatsou, directeur de la branche régionale du “Mouvement pour la Liberté”, le syndicaliste Viktar Kazlou; et les membres du parti Chrétien démocrate, Artsiom Khmialnitski and Ales Sivakou. Parmi les dernières perquisitions menées on note celles du domicile de la journaliste de Novaïa Gazeta, Irina Khalip, et de sa mère, à qui les autorités bélarusses cherchent à retirer la garde de son petit fils. Celles aussi du correspondant du journal Glos Znad Niemna, et de la soeur de la journaliste de Belsat, Irina Charniauka.
Le 12 janvier, le correspondant de Gazeta Wyborcza, Andreï Pachobut, déjà convoqué antérieurement par le KGB a été interpellé par des membres de ce service, détenu pendant près de 24 heures, avant d’être présenté à un juge et condamné à une amende d’environ 400 euros, pour avoir participé aux protestations du 19 décembre. Interrogé par Reporters sans frontières, le journaliste s’est élevé contre ce verdict duquel il a l’intention de faire appel. Andreï Pachobut ne participait pas au rassemblement qu’il était venu couvrir pour son journal. « Le juge a ignoré mes arguments et ceux de mon avocat. Il était évident que je me trouvais sur la place en qualité de journaliste, et je portais un badge signalant que j’étais de la presse. Mais le juge n’a pris en compte que les témoignages des officiers de police », a-t-il déclaré à Reporters sans frontières. Le juge a refusé de visionner une vidéo où le journaliste apparaissait avec le badge mentionné, de même qu’il a refusé d’entendre les témoins de la défense. « Quand je participe à une manifestation, je l'assume», a-t-il ajouté. «J'ai pris part à plusieurs manifestation organisées par l'Union des Polonais au Bélarus, et je ne l'ai jamais nié. Mais quand je suis journaliste, je fais mon travail. Et je travaillais le 19 décembre.» Le 12 janvier toujours, le domicile de Homyel (deuxième ville du pays, Sud-Est) de Larisa Shchirakova, membre de la Belarusian association of journalists (BAJ) et journaliste pour la chaîne polonaise Belsat, a été perquisitionné. Cette énième descente est en lien avec la recherche de tous les matériaux liés à la manifestation du 19 décembre. Trois ordinateurs, deux Dictaphones et des centaines de DVDs ont été saisis. Des militants des droits de l’homme de la ville ont été convoqués au KGB, pour la même raison. Parmi eux : Piotr Kuzniatsou, directeur de la branche régionale du “Mouvement pour la Liberté”, le syndicaliste Viktar Kazlou; et les membres du parti Chrétien démocrate, Artsiom Khmialnitski and Ales Sivakou. Parmi les dernières perquisitions menées on note celles du domicile de la journaliste de Novaïa Gazeta, Irina Khalip, et de sa mère, à qui les autorités bélarusses cherchent à retirer la garde de son petit fils. Celles aussi du correspondant du journal Glos Znad Niemna, et de la soeur de la journaliste de Belsat, Irina Charniauka.
Publié le
Updated on
20.01.2016