Une radio communautaire menacée de disparition après des attaques répétées
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Reporters sans frontières est inquiète des attaques répétées à l'encontre de la station Radio Terre Nouvelle, émettant à Bongor (200 km au sud de N'Djamena). Dans une lettre datée du 10 mai 2006 et adressée au ministre de la Communication et de la Culture, M. Hourmadji Moussa Doumgor, l'organisation demande que le gouvernement “s'engage à démontrer à ceux qui pensent pouvoir faire taire les organes d'informations indépendants que la violence ne saurait prévaloir sur le droit”.
“Face à une situation inquiétante, et dans le climat de tension qui règne au Tchad, il est important que le gouvernement de N'Djamena s'engage à faire en sorte que les médias puissent travailler sereinement sur l'ensemble du territoire, écrit notamment Reporters sans frontières. L'organisation souhaite aujourd'hui saisir le ministre de tutelle de RTN afin de l'exhorter à veiller à ce que les auteurs de cette campagne de violences et d'intimidations soient identifiés, arrêtés et punis.”
Dernier épisode en date de cette série d'agressions, dans la nuit du 16 au 17 avril 2006, à 2 heures du matin, quatre personnes ont tenté de pénétrer dans les locaux de la station et ont agressé la sentinelle de nuit, Haman Djoda. Il a été la cible de coups de feu alors qu'il refusait de donner la clé des locaux de la radio à ses agresseurs, qui ont finalement pris la fuite. Les membres de cette station ont déjà été l'objet d'attaques dans le passé. Le 7 juillet 2005, à 19 heures, le directeur de Radio Terre Nouvelle, le père Gianni Abeni, avait essuyé des tirs d'armes à feu alors qu'il sortait des locaux de la station. Son véhicule avait été gravement endommagé, le montant des réparations s'élevant à près d'un million de francs CFA. Selon la direction de la radio, un militaire, auteur présumé de cette agression, était resté quelques jours en prison avant d'être relâché. Le 22 mars 2004, une précédente sentinelle, Hamadou Bello, avait été assassinée dans l'enceinte de la radio par plusieurs inconnus armés qui n'ont pas été identifiés.
En guise de protestation, RTN a cessé d'émettre durant trois jours, du 29 au 31 avril 2006. Depuis le 1er mai, la station a réduit la durée de ses émissions, en supprimant les émissions matinales et en fermant l'antenne à 18 heures au lieu de 21h30 habituellement, afin de veiller à la sécurité des journalistes et du personnel de la radio. Lors d'une récente visite à Bongor, M. Routouang Yoma Golom, ministre de la Sécurité publique et de l'Immigration, a publiquement promis l'arrestation des auteurs de cette attaque et une sanction effective. Il a également appelé les autorités locales et traditionnelles à aider activement à la recherche des coupables.
Publié le
Updated on
20.01.2016