Une résolution malheureuse du parti gouvernemental fustige les médias privés
Organisation :
A l'attention de MM.
Luis Inácio Lula da Silva, président de la République fédérative du Brésil
Ricardo Berzoini, président du Parti des travailleurs
Messieurs, Reporters sans frontières s'inquiète des conséquences de la résolution adoptée, le 31 juillet 2007, par la Commission exécutive nationale du Parti des travailleurs (PT), encourageant les militants et les élus du parti à se mobiliser contre une “grande offensive de la droite alliée à certains médias contre le PT et le gouvernement du président Lula”, fondateur de ce parti. Gléber Naine, responsable de la communication du parti, a notamment cité la chaîne de télévision TV Globo et les quotidiens Correio Braziliense, O Estado de São Paulo, O Globo, A Folha de São Paulo comme “faisant le jeu de l'opposition comme jamais auparavant”. Cette résolution nous paraît inopportune et infondée. D'une part, s'il est vrai les médias privés n'ont pas ménagé le Président Lula et son gouvernement à son arrivée au pouvoir, la relation entre le pouvoir fédéral et la presse a évolué favorablement avec le temps. D'autre part, les médias mis en cause n'ont pas tari de critiques envers des hommes politiques d'opposition, cités dans des affaires de corruption, d'abus de pouvoir et de fraude. Nous nous permettons cependant de rappeler qu'à la veille des élections générales d'octobre 2006, la révélation d'un scandale impliquant des membres du PT - qui avaient essayé d'acheter un faux dossier compromettant pour des candidats d'opposition - avait suscité des représailles de la part de militants du parti contre la presse. Les autres partis ont aussi eu leur part de responsabilité dans des brutalités ou d'agressions contre des médias et la couleur partisane, quelle qu'elle soit, ne saurait constituer une excuse. La résolution que le PT vient d'approuver intervient après le large écho médiatique donné aux manifestations qui ont suivi la catastrophe aérienne à l'aéroport Congonhas de São Paulo, le 17 juillet dernier, et des huées adressées au Président Lula lors de l'ouverture des Jeux panaméricains de Rio de Janeiro, quelques jours auparavant. Un tel écho doit-il être assimilé à une critique systématique des autorités ? Les médias auraient-ils dû passer ces événements sous silence ? Peut-on les rendre responsables du mécontentement et de l'émotion collective nés de la tragédie de Congonhas ? Reporters sans frontières veut ici appeler au calme, et compte sur votre sagesse. La résolution du PT est un mauvais signal, indigne d'un parti démocratique. Elle ne peut qu'alimenter les rancœurs. Elle doit être supprimée. En vous remerciant d'avance d'entendre notre appel, je vous prie de recevoir, Monsieur le Président, Monsieur, l'expression de ma très haute considération. Robert Ménard
Secrétaire général
Luis Inácio Lula da Silva, président de la République fédérative du Brésil
Ricardo Berzoini, président du Parti des travailleurs
Messieurs, Reporters sans frontières s'inquiète des conséquences de la résolution adoptée, le 31 juillet 2007, par la Commission exécutive nationale du Parti des travailleurs (PT), encourageant les militants et les élus du parti à se mobiliser contre une “grande offensive de la droite alliée à certains médias contre le PT et le gouvernement du président Lula”, fondateur de ce parti. Gléber Naine, responsable de la communication du parti, a notamment cité la chaîne de télévision TV Globo et les quotidiens Correio Braziliense, O Estado de São Paulo, O Globo, A Folha de São Paulo comme “faisant le jeu de l'opposition comme jamais auparavant”. Cette résolution nous paraît inopportune et infondée. D'une part, s'il est vrai les médias privés n'ont pas ménagé le Président Lula et son gouvernement à son arrivée au pouvoir, la relation entre le pouvoir fédéral et la presse a évolué favorablement avec le temps. D'autre part, les médias mis en cause n'ont pas tari de critiques envers des hommes politiques d'opposition, cités dans des affaires de corruption, d'abus de pouvoir et de fraude. Nous nous permettons cependant de rappeler qu'à la veille des élections générales d'octobre 2006, la révélation d'un scandale impliquant des membres du PT - qui avaient essayé d'acheter un faux dossier compromettant pour des candidats d'opposition - avait suscité des représailles de la part de militants du parti contre la presse. Les autres partis ont aussi eu leur part de responsabilité dans des brutalités ou d'agressions contre des médias et la couleur partisane, quelle qu'elle soit, ne saurait constituer une excuse. La résolution que le PT vient d'approuver intervient après le large écho médiatique donné aux manifestations qui ont suivi la catastrophe aérienne à l'aéroport Congonhas de São Paulo, le 17 juillet dernier, et des huées adressées au Président Lula lors de l'ouverture des Jeux panaméricains de Rio de Janeiro, quelques jours auparavant. Un tel écho doit-il être assimilé à une critique systématique des autorités ? Les médias auraient-ils dû passer ces événements sous silence ? Peut-on les rendre responsables du mécontentement et de l'émotion collective nés de la tragédie de Congonhas ? Reporters sans frontières veut ici appeler au calme, et compte sur votre sagesse. La résolution du PT est un mauvais signal, indigne d'un parti démocratique. Elle ne peut qu'alimenter les rancœurs. Elle doit être supprimée. En vous remerciant d'avance d'entendre notre appel, je vous prie de recevoir, Monsieur le Président, Monsieur, l'expression de ma très haute considération. Robert Ménard
Secrétaire général
Publié le
Updated on
20.01.2016