Une peine de prison ferme sanctionne des propos diffamatoires, un mauvais signal
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Le présentateur et propriétaire de la chaîne de télévision El-Faraeen (Les Pharaons), Tewfik Okacha, connu pour son hostilité aux Frères musulmans et au président Morsi, a été condamné pour “diffamation”, le 22 octobre 2012, à quatre mois de prison et 100 livres égyptiennes (12,55 euros) d’amende par le tribunal de Louxor, sur la base de l’article 179 du code pénal égyptien.
Cette condamnation à une peine de prison sur la base du code pénal pour juger un délit de diffamation est un signal très négatif pour la liberté d’information en Egypte. Reporters sans frontières demande aux nouvelles autorités égyptiennes de revoir les dispositions relatives aux délits de presse et d’abandonner les peines de prison comme sanction de propos jugés insultants ou diffamatoires.
Cette condamnation fait suite à une plainte déposée par l’ancien député Nasreddine Moghazi, après la diffusion d’une émission fin août dernier, au cours de laquelle Tewfik Okacha s’en prenait de manière virulente au Président Morsi. Son procès s’était ouvert le 1er septembre dernier.
La chaîne El-Faraeen, suspendue au mois d’août, a été à nouveau autorisée à émettre, sur décision de justice, le 20 octobre dernier, comme l’indique l’Agence France-Presse.
Tewfik Okacha est également poursuivi pour “incitation au meurtre du président” et au “renversement du pouvoir”. Son procès devrait s’ouvrir le 7 novembre 2012. Il avait été arrêté le 30 septembre 2012 et relâché le lendemain pour d'anciennes condamnations de droit commun. Alors qu'il se rendait dans un commissariat pour s'informer de sa situation judiciaire, il lui avait alors été notifié deux condamnations en son absence de six mois de prison chacune pour chèques sans provision, et deux condamnations d'un mois de prison chacune pour “usage frauduleux de lignes électriques”.
Crédit Photo: AFP
Publié le
Updated on
20.01.2016