Une nouvelle ordonnance pour asphyxier les radios FM
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Le gouvernement du roi Gyanendra a concocté une nouvelle réglementation qui risque d'avoir des conséquences désastreuses pour le développement et l'indépendance des radios privées. Le prix des licences devrait être multiplié par 10 ou 20, et l'autorité de contrôle disposera de pouvoirs très larges sur les radios, les télévisions par câble et les médias en ligne.
« Après avoir tenté de faire taire les radios FM par la force, les autorités essaient de tuer la liberté d'informer sur les ondes par le biais d'un organisme sous influence politique et des pressions économiques, a affirmé Reporters sans frontières. A quelques jours du premier anniversaire du coup d'Etat du 1er février 2005, il est déplorable que le gouvernement népalais persiste à mettre en place un cadre législatif répressif sous couvert de régulation du secteur des médias. » L'organisation demande à la communauté internationale, notamment aux Nations unies, d'intervenir auprès du gouvernement pour que ce texte ne soit pas adopté en l'état.
Le 16 janvier 2006, le ministère de l'Information a adressé une lettre aux directeurs des radios népalaises pour les convoquer à une réunion le 19 janvier prochain. Sans que le texte de loi ne soit fourni à l'avance, les responsables des radios sont invités à « participer à une discussion et une consultation à propos de l'Autorité de la radiodiffusion qui va bientôt être formée et de l'Ordonnance sur l'Autorité de la radiodiffusion qui va être promulguée dans un proche futur ».
Selon une première version du projet consultée par certains journalistes, les prix des licences vont être multipliés par 10 ou 20. Ainsi pour un émetteur de 50 watts, le prix passe de 25 000 à 1 000 000 de roupies népalaises (de 290 à 11 600 euros). Tandis que pour un émetteur supérieur à 1000 watts, le prix passe de 500 000 à 10 000 000 de roupies (de 5 850 à 116 000 euros). Automatiquement, le montant du renouvellement annuel - équivalant à 10 % du prix de la licence - va augmenter drastiquement. Plusieurs directeurs de radio ont affirmé à Reporters sans frontières qu'ils n'étaient pas sûrs de pouvoir payer leur licence.
Trois organisations de propriétaires et journalistes de radio ont mis en garde contre les « motifs derrière cette décision de préparer une nouvelle ordonnance, de la part d'un gouvernement qui a tenté par tous les moyens de contrôler les radios indépendantes ». La composition de l'Autorité a également été dénoncée par les organisations népalaises. Les représentants des médias seront en minorité et le président sera un haut fonctionnaire du ministère de l'Information.
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Updated on
20.01.2016