Une justice instrumentalisée

Le 1er juillet 2010, le tribunal de Casablanca a rendu son verdict dans l’affaire opposant le journaliste Ali Amar à son ancienne collaboratrice, Sophie Goldryng.

Le journaliste a été condamné à : - trois mois de prison avec sursis,
- 40 000 dirhams (3628 euros) de dommages et intérêts à la plaignante, Sophie Goldryng,
- 500 dirhams (45 euros) d’amende,
- restitution de l’ensemble du matériel concerné par la plainte, dont le chéquier de la société Graphic Factory, dont Monsieur Amar en est l’unique gestionnaire

A sa sortie du tribunal, le journaliste a exprimé son intention de faire appel.

« En rendant un tel verdict, la justice marocaine montre qu’elle n’est en rien indépendante. Depuis le début, ce dossier a reçu un traitement particulier du seul fait de la personnalité d’Ali Amar, connu pour ses prises de position critiques à l’égard du régime. C’est un verdict avant tout politique. Le pouvoir marocain a utilisé une affaire privée pour régler ses comptes avec un journaliste gênant », a déclaré Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières. ----- 15 juin 2010 - Report du procès d’Ali Amar De nouveau, le procès d’Ali Amar a été reporté au 22 juin 2010. Le juge a décidé d’ajourner le procès à la demande de la défense pour un délai supplémentaire pour préparer la défense et de réunir les preuves dont elle a besoin. ----------------- 10.06.10 - Report du procès d’Ali Amar Le procès du journaliste Ali Amar s’est ouvert le 10 juin 2010 dans le tribunal de Casablanca. A la demande de la défense, le tribunal a accepté d’ajourner le procès. La prochaine audience a été fixée au 15 juin 2010. ------------- 08.06.10 - Le journaliste Ali Amar poursuivi pour vol aggravé Interpellé lundi 7 juin 2010 à Rabat (rue Patrice Lumumba), Ali Amar a été conduit au commissariat de police de Rabat, suite à la plainte pour vol déposée par une ancienne associée du journaliste, Sophie Goldryng. Il a ensuite été transféré dans les bureaux de la préfecture de police de Casablanca dans l’après-midi. Présenté le 8 juin en fin de matinée au procureur, il a été relâché vers 16h30, heure locale. Le procureur a ordonné sa remise en liberté, tout en décidant de poursuivre le journaliste pour vol qualifié. Son procès est fixé au 10 juin 2010. « Il est évident que les autorités vont se servir de cette plainte pour faire payer au journaliste ses écrits critiques à l’égard du Palais. Nous demandons l’abandon immédiat des poursuites contre Ali Amar », a déclaré Reporters sans frontières. Contacté par Reporters sans frontières, Ali Amar a déclaré : « La manière dont ils ont procédé au cours des derniers jours cache des arrière-pensées politiques évidentes (...) Depuis que j’ai sorti le livre Mohamed VI, Le Grand malentendu, ils m’attendent au tournant. Cette plainte est un don du ciel pour eux. Ils peuvent enfin faire de moi un criminel. »
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Updated on 20.01.2016