Une journaliste violemment agressée : Reporters sans frontières et la NUSOJ saisissent le Premier ministre
Organisation :
M. Ali Mohammed Ghedi
Premier ministre
Gouvernement fédéral de transition
Baidoa, Somalia
Paris et Mogadiscio, le 2 juin 2006
Monsieur le Premier ministre,
Reporters sans frontières et son organisation partenaire en Somalie, la National Union of Somali Journalists (NUSOJ), souhaitent vous faire part de leur inquiétude face à l'agression brutale dont a été victime la journaliste Maryan Mohamud Qalanjo, le 1er juin 2006 à Baidoa. Maryan Mohamud Qalanjo, journaliste de la station privée Radio Shabelle, a été attaquée à deux reprises par un groupe de miliciens aux ordres de la Rahawayn Resistance Army (RRA), des groupes ethniques Digil et Mirifle, dont l'autorité s'exerce dans les régions de Bakool et Bay (Sud-Ouest). Dans un premier temps, la journaliste a été agressée à l'aéroport de Baidoa, où elle avait été envoyée pour couvrir votre retour de Nairobi, ainsi que celui du président du parlement fédéral de transition, Sharif Hassan Sheik Adan, venant de Galka'yo. La seconde agression a eu lieu à l'hôtel où réside la journaliste. Elle a été extraite de sa chambre par la force et frappée à de nombreuses reprises, avant d'être conduite au commissariat de police de Baidoa. Elle souffre aujourd'hui de douleurs au crâne, au dos et à la colonne vertébrale, après avoir été battue à coups de crosse de fusil. Le ministre de l'Agriculture, également ministre de l'Intérieur en exercice, le colonel Hassan Mohammed Nur, a par la suite ordonné sa libération en prononçant à son encontre une interdiction d'exercer son métier. Même si nous sommes conscients des risques inhérents à la diffusion de fausses nouvelles, particulièrement dans cette période de haute tension que traverse la Somalie, rien ne peut justifier qu'une journaliste soit traitée de manière aussi brutale. Par conséquent, nous vous prions de bien vouloir demander aux forces de sécurité de veiller à ce que le travail des médias soit respecté. Dans le cas où votre gouvernement souhaiterait contester une information diffusée par voie de presse, de saisir les organisations professionnelles compétentes. Dans cette affaire, nous vous demandons de lever l'interdiction infligée à Maryan Mohamud Qalanjo, ou au moins de fixer une date raisonnable au terme de laquelle cette sanction sera levée. Nous espérons que notre demande recevra un accueil favorable. Sincèrement, Robert Ménard
Secrétaire général
Reporters sans frontières
Omar Faruk Osman
Secrétaire général
NUSOJ
Premier ministre
Gouvernement fédéral de transition
Baidoa, Somalia
Paris et Mogadiscio, le 2 juin 2006
Monsieur le Premier ministre,
Reporters sans frontières et son organisation partenaire en Somalie, la National Union of Somali Journalists (NUSOJ), souhaitent vous faire part de leur inquiétude face à l'agression brutale dont a été victime la journaliste Maryan Mohamud Qalanjo, le 1er juin 2006 à Baidoa. Maryan Mohamud Qalanjo, journaliste de la station privée Radio Shabelle, a été attaquée à deux reprises par un groupe de miliciens aux ordres de la Rahawayn Resistance Army (RRA), des groupes ethniques Digil et Mirifle, dont l'autorité s'exerce dans les régions de Bakool et Bay (Sud-Ouest). Dans un premier temps, la journaliste a été agressée à l'aéroport de Baidoa, où elle avait été envoyée pour couvrir votre retour de Nairobi, ainsi que celui du président du parlement fédéral de transition, Sharif Hassan Sheik Adan, venant de Galka'yo. La seconde agression a eu lieu à l'hôtel où réside la journaliste. Elle a été extraite de sa chambre par la force et frappée à de nombreuses reprises, avant d'être conduite au commissariat de police de Baidoa. Elle souffre aujourd'hui de douleurs au crâne, au dos et à la colonne vertébrale, après avoir été battue à coups de crosse de fusil. Le ministre de l'Agriculture, également ministre de l'Intérieur en exercice, le colonel Hassan Mohammed Nur, a par la suite ordonné sa libération en prononçant à son encontre une interdiction d'exercer son métier. Même si nous sommes conscients des risques inhérents à la diffusion de fausses nouvelles, particulièrement dans cette période de haute tension que traverse la Somalie, rien ne peut justifier qu'une journaliste soit traitée de manière aussi brutale. Par conséquent, nous vous prions de bien vouloir demander aux forces de sécurité de veiller à ce que le travail des médias soit respecté. Dans le cas où votre gouvernement souhaiterait contester une information diffusée par voie de presse, de saisir les organisations professionnelles compétentes. Dans cette affaire, nous vous demandons de lever l'interdiction infligée à Maryan Mohamud Qalanjo, ou au moins de fixer une date raisonnable au terme de laquelle cette sanction sera levée. Nous espérons que notre demande recevra un accueil favorable. Sincèrement, Robert Ménard
Secrétaire général
Reporters sans frontières
Omar Faruk Osman
Secrétaire général
NUSOJ
Publié le
Updated on
20.01.2016