Une journaliste russe, condamnée pour avoir révélé des faits de torture, demande l’asile en Finlande

Elena Maglevannaïa, journaliste récemment condamnée par la justice russe à 200 000 roubles d’amende (environ 4 600 euros), après la publication d‘articles relatifs aux tortures subies par un prisonnier tchétchène, a demandé l’asile politique en Finlande. La journaliste y participait à un Forum civique organisé à Helsinki par l’organisation finlandaise de défense des droits de l’homme Finnrosforum. Elle attend désormais l’examen de sa demande dans un centre d’accueil. Le 13 mai, Elena Maglevannaïa a été condamnée à payer une amende d’environ 4 600 euros et à publier un démenti, pour “avoir répandu de fausses informations portant atteinte à l’honneur de l’administration pénitentiaire”. Des poursuites avaient été intentées contre elle, à la suite de la publication de plusieurs articles consacrés à la torture dans les prisons russes. Elle avait particulièrement décrit les mauvais traitements subis par Zubaïr Zubairaïev, détenu à Volgograd depuis 2007. Elena Maglevannaïa avait annoncé sa volonté de faire appel de sa condamnation. ----------------------------------------------------------------------------------- 20 Mai 2009 Deux cent mille roubles d’amende requis contre une journaliste ayant dénoncé la torture en prison Le 13 mai, la journaliste Elena Maglevannaïa a été condamnée à deux cent mille roubles d’amende (environ 4 500 euros environ) et à la publication d’un démenti pour avoir, selon la justice, « répandu de fausses informations portant atteinte à l’honneur de l’administration pénitentiaire ». La jeune femme a publié sur le site Vestnikcivitas (lien) plusieurs articles consacrés à la torture dans les établissements pénitentiaires russes, dont certains étaient consacrés à la situation de Zubaïr Zubairaïev, un Tchétchène détenu à Volgograd. Elena Maglevannaïa a annoncé qu’elle ferait appel de cette décision et n’avait nullement l’intention de revenir sur ses déclarations par un démenti. “La logique de cette décision de justice nous échappe. Puisqu’il s’agit de graves accusations de torture sur un détenu, pourquoi punir une journaliste plutôt que d’aller au fond de l’affaire et examiner toutes les preuves, à commencer par les déclarations du prisonnier ?”, a déclaré Reporters sans frontières. “Si les preuves sont suffisantes, alors la justice doit engager une enquête non contre la journaliste mais sur ces pratiques inhumaines. L’honneur de l’administration pénitentiaire serait mieux défendu ainsi qu’en faisant taire ceux qui dénoncent les mauvais traitements dont sont victimes des prisonniers”, a poursuivi l’organisation de défense de la liberté de la presse. Zubaïr Zubairaïev résidait jusqu’en 2007 en Autriche, où il a obtenu le statut de réfugié. En 2007, il décide de rentrer en Tchétchénie, mais il est rapidement arrêté et sa famille est alors sans nouvelles de lui. Il figure alors sur les listes des personnes disparues. En août 2007, il est condamné à cinq ans d’emprisonnement pour “agression d’un membre des forces de l’ordre” et incarcéré à Volgograd, d’où il reprend contact avec sa soeur. Il l’informe alors des mauvais traitements qu’il subit. Des défenseurs des droits de l’homme réussissent à visiter la colonie et à photographier les blessures du jeune homme. En février 2009, ils organisent à Moscou une conférence de presse sur cette affaire, avec la participation de deux figures importantes de la défense des droits de l’homme, Lev Ponomariov (Pour les droits de l’homme) et Svetlana Gannoushkina (Solidarité civile). A partir de janvier 2009, Elena Maglavennaïa publie plusieurs articles sur la torture dans les prisons russes et sur le cas de Zubaïr Zubairaïev. L’administration pénitentiaire porte alors plainte contre cette dernière.
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Updated on 20.01.2016