Une journaliste menacée pour avoir enquêté sur une affaire de corruption

Angelika Nesterchouk, présentatrice de l'émission « Les nouvelles de Jitomir», de la chaîne de télévision régionale Gosudarstvennoe radio i televidenie, a été menacée par un inconnu, le 16 mars 2005, à proximité de son domicile de Jitomir (130 kilomètres à l'ouest de Kiev), vers 19h30. La journaliste enquêtait sur une affaire de corruption impliquant le maire de la ville et une société de BTP. Dans un courrier au ministre de l'Intérieur, Youri Lutsenko, Reporters sans frontières a indiqué qu'elle « attendait une enquête transparente et approfondie sur ces menaces de mort. Il est alarmant que des locaux utilisent de telles méthodes de voyous pour intimider une journaliste qu'il s'agit de protéger d'urgence », a ajouté l'organisation. « Ne parle pas du « Merkouri », sinon on t'enterrera sous les fondations du centre commercial », a menacé un inconnu qui attendait la journaliste dans la cage d'escalier de son immeuble. Angelika Nesterchouk préparait quatre sujets pour la télévision d'Etat de Jitomir sur des permis de construire illégaux accordés par le maire de la ville, Gueorguy Bouravkov, suspecté de corruption. La journaliste comptait dénoncer une société de BTP ayant versé des pots-de-vin pour faire construire à Jitomir un gigantesque centre commercial, baptisé « Merkouri ». « Depuis cette agression, je préfère ne pas dévoiler le nom du constructeur. J'espère que le maire prendra des engagements pour assurer ma protection, lors de la manifestation de protestation que nous avons organisée pour demain », a indiqué Angelika Nesterchouk à Reporters sans frontières. Le 22 mars, une manifestation est prévue devant la mairie de Jitomir afin de dénoncer les malversations de Guéorguy Bouravkov.
Publié le
Updated on 20.01.2016