Une journaliste, accusée de "collaboration" avec une organisation armée, injustement incarcérée depuis deux semaines
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Reporters sans frontières est scandalisée par l’incarcération injustifiée d’Aylin Duruoglu, journaliste pour le quotidien libéral Vatan et directrice de publication de la version électronique de ce dernier, gazetevatan.com, depuis le 27 avril 2009.
"L’incarcération de cette journaliste est, sans conteste, arbitraire. Aylin Duruoglu est accusée, sans aucune preuve, d’activités terroristes. Les autorités turques, déterminées dans leur lutte contre le terrorisme, procèdent à des arrestations et à des condamnations dont les journalistes sont aussi les victimes. Nous exigeons des autorités la libération immédiate d’ Aylin Duruoglu et la tenue d’un procès juste et impartial dans les délais les plus brefs", a déclaré l’organisation.
Le 27 avril 2009, lors d’une vaste opération de police, Aylin Duruoglu a été interpellée puis incarcérée pour "collaboration" avec l’organisation Quartier général révolutionnaire. Cette dernière est une organisation armée et figure sur la liste des mouvements terroristes turques. La journaliste, qui connaissait un des membres présumés de l’organisation, l’écrivain Orhan Yilmazkaya, est accusée d’avoir eu connaissance des activités de ce dernier. Aylin Duruoglu avait étudié avec Orhan Yilmazkaya à l’université d’Istanbul, puis elle l’avait rencontré dans le cadre de son activité professionnelle à l’occasion de la promotion d’une des oeuvres de l’écrivain.
Depuis le 30 avril 2009, Aylin Duruoglu est incarcérée à la prison de Bakirköy d’Istanbul. Le 8 mai, le parquet d’Istanbul a rejeté la demande de libération conditionnelle formulée par son avocate, Maître Naime Kiliç. Le 10 mai, la rédaction de Vatan a manifesté sa solidarité avec la journaliste en siègeant devant les locaux du journal et en brandissant des affiches de soutien.
Lors du coup de filet du 27 avril 2009, Ilhan Kandaz, cameraman pour la chaîne d’information NTV, a été bléssé d’une balle à l’oreille tirée lors d’échanges de tirs entre les forces de police et Orhan Yilmazkaya. L’écrivain et militant politique a ouvert le feu depuis un appartement où il entreposait des armes. Il a finalement été abattu. Un jeune homme âgé de 16 ans ainsi qu’un commissaire ont été tués dans l’opération.
La Turquie occupe le 103e rang du classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
Publié le
Updated on
20.01.2016