Une cyberdissidente condamnée à un an et demi de prison

L'ancienne journaliste de la télévision et première femme députée Toujane el-Fayçal (voir photo) a été condamnée, le 16 mai, à un an et demi de prison par la Cour de sûreté de l'Etat. "Nous sommes outrés par cette décision. Elle est d'autant plus grave qu'aucun recours devant la Cour de sûreté de l'Etat n'est désormais possible pour Toujane el-Fayçal. Il est inadmissible qu'une personne puisse être emprisonnée pour avoir simplement exprimé son opinion sur Internet. Nous vous demandons sa libération immédiate. Il semble que, chaque jour davantage, les quelques rares poches de liberté se réduisent en Jordanie", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation, dans une lettre adressée au roi Abdallah II. RSF rappelle que, depuis le début de cette année, trois journalistes ont été arrêtés et deux hebdomadaires ont été censurés dans ce pays. Toujane el-Fayçal a été condamnée, le 16 mai à Amman, à un an et demi de prison, peine maximale prévue pour "propagation à l'étranger d'informations portant atteinte à la réputation de l'Etat et à ses responsables". "La Cour a constaté que l'accusée a fait des déclarations et publié des articles (…) visant à déformer l'image de la Jordanie et à inciter des troubles dans le royaume", a déclaré le président de la cour avant de prononcer le verdict. Aucun appel n'est possible devant la Cour de sûreté de l'Etat mais le roi Abdallah II peut commuer les peines qu'elle prononce ou gracier le condamné. Dans une lettre ouverte publiée le 6 mars 2002 sur le site Internet du journal Arab Times (www.arabtimes.com), basé à Houston - Texas, Toujane el-Fayçal avait accusé le Premier ministre, Ali Abou al-Ragheb, de "profiter financièrement" de la décision de doubler les tarifs d'assurance des voitures. Le 16 mars, elle avait été arrêtée pour "atteinte à la réputation de l'Etat". Libérée sous caution le 27 mars, sur ordre du procureur de la Cour de sûreté de l'Etat, elle avait été de nouveau interpellée deux jours plus tard, à la veille d'une conférence de presse qu'elle s'apprêtait à tenir à son domicile. _________________________________________________________________ 14.05.2002 : Une cyberdisssidente en procès Alors que Toujane el-Fayçal est actuellement jugée par la Cour de sûreté de l'Etat à Amman, RSF proteste contre sa détention et s'inquiète des lourdes charges qui pèsent contre elle. "Il est inadmissible que Toujane el-Fayçal risque la prison pour avoir simplement exprimé son opinion sur Internet. Nous vous demandons l'annulation de toutes les poursuites à son encontre ainsi que sa libération immédiate", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation, dans une lettre adressée à Farès Naboulsi, ministre de la Justice. "Après la presse écrite, les autorités s'attaquent désormais à l'information sur Internet", a-t-il ajouté. RSF rappelle que, depuis le début de cette année, trois journalistes ont été arrêtés et deux hebdomadaires ont été censurés dans ce pays. Ancienne journaliste de la télévision jordanienne et première femme députée, Toujane el-Fayçal est poursuivie pour propagation d'informations en Jordanie et à l'étranger portant atteinte "à la réputation de l'Etat et de ses responsables" et incitant "à des crimes et à des troubles". Dans une lettre ouverte publiée le 6 mars 2002 sur le site Internet du journal Arab Times (www.arabtimes.com), basé à Houston, Texas, Toujane el-Fayçal avait accusé le Premier ministre, Ali Abou al-Ragheb, de "profiter financièrement" de la décision de doubler les tarifs d'assurance des voitures. Le 16 mars, elle avait été arrêtée pour "atteinte à la réputation de l'Etat". Libérée sous caution le 27 mars, sur ordre du procureur de la Cour de sûreté de l'Etat, elle avait été de nouveau interpellée deux jours plus tard, à la veille d'une conférence de presse qu'elle s'apprêtait à tenir à son domicile. Toujane el-Fayçal est également accusée d'avoir diffamé l'autorité judiciaire en dénonçant, lors d'une interview sur la chaîne de télévision qatarie Al-Jazira, la corruption de la justice jordanienne. Elle est passible de peines allant de "six mois à trois ans de prison". Au cours de son réquisitoire, le 13 mai, le procureur de la Cour de sûreté de l'Etat, le colonel Mohamad Hijazi, a accusé Toujane el-Fayçal d'avoir "utilisé des médias, connus pour leur hostilité à l'égard de la Jordanie, pour lancer de fausses accusations déformant l'image de son pays". Les avocats de l'ancienne députée ont refusé d'assister à l'audience pour protester contre le refus de la Cour de faire témoigner le Premier ministre. Le 14 mai, Toujane el-Fayçal a clamé son innocence et a demandé que la Cour mette fin à sa "détention illégale". Son audition a été ajournée au 16 mai, jour où le verdict du procès est attendu.
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Updated on 20.01.2016