La cour d'appel de Rabat a confirmé, le 18 avril 2006, la condamnation du Journal Hebdomadaire à 3 millions de dirhams (270 000 euros) de dommages et intérêts pour "diffamation" à l'encontre du Centre européen de recherche, d'analyse et de conseil en matière stratégique (ESISC). Reporters sans frontières est scandalisée par ce verdict et dénonce le non-respect des droits de la défense au cours du procès.
La cour d'appel de Rabat a confirmé, le 18 avril 2006, la condamnation du Journal Hebdomadaire à 3 millions de dirhams (270 000 euros) de dommages et intérêts pour "diffamation" à l'encontre du Centre européen de recherche, d'analyse et de conseil en matière stratégique (ESISC). Reporters sans frontières est scandalisée par ce verdict et dénonce le non-respect des droits de la défense au cours du procès.
"En confirmant le montant exorbitant de cette sentence - le plus élevé jamais prononcé dans le pays pour diffamation - les juges cherchent clairement à abattre le journal. Un représentant de Reporters sans frontières ayant assisté au procés a noté que les droits de la défense, notamment lors de l'interrogatoire du témoin à décharge, n'ont pas été respectés", a déclaré Reporters sans frontières.
L'organisation s'engage à étudier avec la direction du Journal Hebdomadaire, les suites à donner à cette affaire, afin d'assurer la survie de cette publication indépendante.
Aboubakr Jamai et Fahd Iraqi, respectivement directeur de la publication et journaliste au Journal Hebdomadaire, sont également condamnés chacun à une amende de
50 000 dirhams (4 500 euros) pour "diffamation".
“Je m'attendais à ce verdict car, lorsque la justice ne respecte pas les principes du droit, tous les dérapages sont permis”, a déclaré l'avocat du Journal Hebdomadaire, Abderrahim Jamai. Les avocats et les journalistes n'étaient pas présents à l'audience au cours de laquelle le verdict a été rendu.
La plainte ayant conduit à la condamnation du Journal Hebdomadaire a été déposée par l'ESISC suite à la publication par le Journal Hebdomadaire d'un dossier mettant en cause l'objectivité d'une étude critique effectuée par cet institut sur le Polisario, un mouvement sécessionniste du Sahara Occidental.