Une collaboratrice de la Democratic Voice of Burma condamnée à vingt ans de prison : un "verdict effrayant"

"En cette année électorale, on espérait une ouverture et des gestes de clémence de la part de la junte militaire, mais cette condamnation extrêmement lourde d'une jeune vidéaste Hla Hla Win et les récents propos menaçants du chef de la junte laissent peu d'espoir que les élections seront libres. Nous sommes indignés par cette peine de vingt ans de prison infligée à une femme de 25 ans", ont affirmé Reporters sans frontières et la Burma Media Association.
  "Célébré par le documentaire Burma VJ, le travail très risqué des vidéastes birmans est crucial pour qu'une information indépendante de la propagande puisse être diffusée en Birmanie et à l'étranger. La communauté internationale et l'ASEAN doivent faire de la liberté de la presse l'une des conditions pour la reconnaissance des élections de 2010", ont ajouté les deux organisations partenaires.  
Interrogée par Reporters sans frontières et la Burma Media Association, la direction de la Democratic Voice of Burma (DVB) a déclaré que cette peine était "injuste" car Hla Hla Win n'a fait que "collecter des informations sur la situation en Birmanie, rien de plus".  
Au moins treize journalistes et blogueurs sont actuellement détenus en Birmanie, pour la plupart dans des conditions difficiles.  
Le 31 décembre 2009, une cour de Pakokku (30 kilomètres au nord de Bagan, centre du pays) a condamné à vingt ans de prison la vidéaste freelance Hla Hla Win, qui a notamment collaboré avec la DVB, pour violation de l'Electronic Act. L'un de ses amis qui l'accompagnait, Myint Naing, a quant à lui écopé de vingt-cinq ans de prison. Selon le média en exil Mizzima, les avocats basés à Pakokku ne souhaitaient pas défendre les deux accusés dans cette affaire "politique".  
Déjà, en octobre, Hla Hla Win avait été condamnée à sept ans de prison en vertu de l'article 51 de la loi sur l'Importation et Exportation car elle utilisait une moto non enregistrée. Au total, elle devra donc purger une peine de vingt-sept ans de prison ferme.  
La jeune vidéaste a été arrêtée, le 11 septembre 2009, alors qu'elle venait de se rendre dans un monastère de la région de Magwe. Pour protester contre sa détention, Hla Hla Win a mené une grève de la faim pendant plusieurs jours. Elle a dû être hospitalisée en raison d'une dégradation rapide de son état de santé.  
Née en 1984, Hla Hla Win a étudié l'Economie, avant de commencer à enseigner.  
Depuis la révolution de safran en septembre 2007, les forces de l'ordre traquent les Birmans qui envoient des images aux médias en exil et aux mouvements d'opposition. Depuis cette date, près d'une vingtaine de journalistes et blogueurs ont été arrêtés par la police ou l'armée.  
Dans son discours du 4 janvier à l'occasion de la fête de l'Indépendance, le général Than Shwe a demandé aux Birmans de faire le choix correct lors des élections qui vont se tenir en 2010. Les autorités n'ont pour l'instant donné aucune garantie pour les journalistes citoyens ou les correspondants des médias en exil lors des élections. Ils risquent tous des peines de prison en vertu de l'article 33 (A) de l'Electronic Act pour avoir envoyé des informations par Internet.
Publié le
Updated on 20.01.2016