Reporters sans frontières exprime son inquiétude après l'enlèvement, le 3 décembre 2008, à l'aube, de la journaliste et militante des droits de l'homme Jestina Mukoko, directrice du Zimbabwe Peace Project (ZPP). "S'il s'agit d'une arrestation et que l'appareil sécuritaire de l'Etat est impliqué, celui-ci doit immédiatement fournir des explications sur les charges retenues contre la journaliste et indiquer publiquement son lieu de détention", a déclaré l'organisation.
Reporters sans frontières exprime son inquiétude après l'enlèvement, le 3 décembre 2008, à l'aube, de la journaliste et militante des droits de l'homme Jestina Mukoko, à son domicile de la ville de Norton (40 km à l'ouest d'Harare, la capitale).
“Toutes les dispositions nécessaires doivent être prises pour obtenir la libération rapide de Jestina Mukoko et assurer sa sécurité. S'il s'agit d'une arrestation et que l'appareil sécuritaire de l'Etat est impliqué, celui-ci doit immédiatement fournir des explications sur les charges retenues contre la journaliste et indiquer publiquement son lieu de détention. S'il s'agit en revanche d'un kidnapping, les autorités doivent tout mettre en oeuvre, au plus vite, pour retrouver les auteurs de cet acte lâche et les traduire en justice”, a déclaré l'organisation.
Selon l'association Avocats du Zimbabwe pour les droits de l'homme (ZLHR), Jestina Mukoko, ancienne animatrice de la Zimbabwe Broadcasting Corporation (ZBC) puis de la station privée Voice of The People (VOP), a été enlevée à son domicile, vers 5 heures du matin, par quinze hommes en civil. "L'un des véhicules banalisés utilisés pour ce kidnapping est une Mazda 323 Familia grise", a ajouté la ZLHR. Le motif du kidnapping est encore inconnu et la police n'a pas souhaité faire de commentaire.
Jestina Mukoko dirige l'organisation de défense des droits de l'homme "Zimbabwe Peace Project" (ZPP), qui a régulièrement rendu compte des violences politiques qui ont émaillé l'année 2008. En mars dernier, le ZANU-PF, parti du président Robert Mugabe, a été mis en échec au premier tour des élections législatives par le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) de l'opposant Morgan Tsvangirai. Dans la foulée de ce premier tour, environ 200 partisans de Morgan Tsvangirai avaient trouvé la mort. Ne voulant pas s'avouer vaincu, le pouvoir a signé avec l'opposition, en septembre, un accord de partage du pouvoir, mais les deux camps n'arrivent pas encore à s'entendre, notamment sur la répartition des ministères clés.
Le 31 mars 2007, le cameraman free-lance Edward Chikomba avait été retrouvé mort après avoir été enlevé dans des circonstances similaires. Bien qu'aucune preuve n'ait pu être établie, les soupçons se portaient sur des agents des services de renseignements.