Une blogueuse libérée mais les atteintes envers la liberté d'expression continuent

Reporters sans frontières se réjouit de la libération, le 17 janvier 2009, de la blogueuse Shahnaz Gholami, rédactrice du blog Azar Zan (http://azarwomen.blogfa.com), après 69 jours de détention. Elle a été libérée moyennant une caution de 200 millions de tomans (environ 200 000 euros). “Nous sommes heureux pour Shahnaz Gholami et ses proches. Elle n'avait pu voir sa fille de neuf ans qu'une fois depuis le début de son incarcération. Elle est aujourd'hui libre, mais son blog, qui est son seul moyen de s'exprimer, est censuré dans le pays. L'acharnement des autorités à vouloir faire taire les voix critiques entache le signe positif que représente cette libération. Les défenseurs des droits de l'homme sont toujours les premières cibles de la répression des autorités, qui les empêchent de publier sereinement des informations. Nous condamnons fermement cette attitude”, a déclaré l'organisation. Durant sa détention, qui a commencé le 9 novembre 2008, Shahnaz Gholami avait entamé une grève de la faim pour protester contre ses conditions de détention à la prison de Tabriz (nord-ouest de Téhéran). Sur son mandat d'arrêt, il était mentionné que “des articles portant atteinte à la sécurité nationale ont été trouvés à son domicile” et que “l'accusée a clairement énoncé avoir publié ces articles sur son weblog”. Le 17 janvier également, le site Internet lancé par le Cercle des défenseurs des droits de l'homme, http://www.humanrights-ir.org, a été bloqué par fournisseurs d'accès à Internet sur ordre des autorités. Le 1er janvier, une centaine de miliciens, rassemblés par les gardiens de la Révolution, avaient manifesté devant la maison de l‘avocate Shirin Ebadi, Prix Nobel de la paix et fondatrice du Cercle des défenseurs des droits de l'homme, proférant des slogans hostiles à son encontre et celle de l'organisation. La police iranienne avait fermé, le 21 décembre 2008, les bureaux du Cercle des défenseurs des droits de l'homme, au motif que l'organisation n'avait pas d'autorisation du ministère de l'Intérieur "pour mener des activités”. En outre, le bimensuel kurde Rouji Ha Lat a été suspendu, le 11 janvier, pour la deuxième fois en moins d'un an, car la Commission de surveillance de la presse a fait annuler son autorisation de publication pour “vice de procédure”. Le journal a connu une première suspension, en avril 2008, mais la Cour suprème du Kurdistan avait finalement autorisé le journal à reparaître en novembre. Depuis lors, Rouji Ha Lat a publié cinq numéros dont la plupart des articles traitent des solutions pacifiques au conflit qui frappe les régimes kurdes.
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Updated on 20.01.2016